Le 31 mars dernier, le Cercle marxiste de Sciences Po. Paris organisait un débat – sur le thème du communisme – entre Bernard Friot, auteur de nombreux livres, et Jérôme Métellus, rédacteur en chef de Révolution.

Près d’une centaine de personnes y ont assisté. Bernard Friot a ouvert le débat en développant la thèse centrale de toute son œuvre : en France, la création du Régime général de la sécurité sociale, en 1946, aurait marqué l’avènement d’un « mode de production communiste » cohabitant conflictuellement avec le mode de production capitaliste. La généralisation graduelle de ce « déjà-là communiste » serait le bon moyen (et le seul) d’en finir avec le capitalisme. Le tout prendrait encore plusieurs siècles.

Dans son intervention, Jérôme Métellus a défendu la conception marxiste du communisme. Il a souligné que, loin d’être un « déjà-là », le communisme présuppose, d’une part, le renversement du capitalisme – et, d’autre part, une « phase de transition » entre le capitalisme et le communisme, au cours de laquelle seront éliminés les « stigmates hérités du capitalisme », selon la formule de Marx. On ne pourra pas passer du jour au lendemain du capitalisme au communisme, c’est-à-dire à une société d’abondance, une société sans classes sociales, sans oppressions et sans Etat. On appelle « socialisme » cette phase de transition.

En bref, Jérôme a défendu la conception du communisme que défendaient Marx, Engels, Lénine et Trotsky (entre autres). Mais dans sa réponse, Bernard Friot a qualifié cette conception d’« utopique », et même de « religieuse ». Il a expliqué ne pas croire au « ciel communiste ». A vrai dire, nous ne croyons pas, nous non plus, au paradis céleste. Par contre, nous croyons – comme Marx, Engels, Lénine et Trotsky – que le capitalisme a développé la science et la technologie à des niveaux tels que, désormais, la satisfaction des besoins matériels de toute l’humanité pourrait aisément se passer de l’exploitation de classe, des oppressions et de la vieille machine étatique. On ne voit pas du tout ce qu’il y a d’utopique et de religieux dans une telle perspective.

Enfin, au rythme où la bourgeoise mondiale détruit la planète, l’humanité ne dispose pas de plusieurs siècles pour en finir avec le capitalisme. De toute évidence, ce système nous menace de barbarie généralisée à l’horizon des prochaines décennies. Il est donc urgent de le renverser !

 

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