Se former au marxisme

Révolution accorde une grande importance à la théorie. Pour les marxistes, la théorie « n'est pas un dogme, mais un guide pour l'action » (F. Engels). Aussi insistons-nous beaucoup sur l'éducation politique de nos militants.

Cette section « Se former au marxisme » vise à aider nos camarades et sympathisants à s'orienter dans le corpus marxiste, si vaste et si riche. Les articles, documents et livres que nous avons sélectionnés ne représentent, quantitativement, qu'une petite partie de l'immense littérature marxiste. Mais cette sélection couvre une large variété de thèmes et permet d'acquérir un premier socle théorique solide.

Par où commencer ? Dans cette rubrique, nous publions quelques textes fondamentaux parmi les moins difficiles et les plus généraux. 

Le matérialisme dialectique est la philosophie marxiste. Elle s'oppose à la fois à l'idéalisme –qui voit dans le monde réel le produit des idées – et au dogmatisme (ou mécanisme), qui est incapable de saisir le caractère mouvant et contradictoire des processus à l'œuvre dans la pensée, la nature et l'histoire.

La philosophie marxiste s'enracine donc à la fois dans le matérialisme philosophique du XVIIIe siècle et dans la philosophie de Hegel qui, malgré son idéalisme, représente un sommet de la pensée dialectique. Le matérialisme dialectique pose les bases méthodologiques d'une analyse scientifique du monde ; il est donc indispensable à notre lutte pour le transformer.

La conception marxiste de l'histoire – connue sous le nom de matérialisme historique – est l'application du matérialisme dialectique à l'histoire de l'humanité. L'étude des sociétés humaines et de leur évolution repose alors – et pour la première fois – sur des bases scientifiques.

De la préhistoire de l'humanité jusqu'à nos jours, la succession des systèmes économiques et sociaux n'est pas le fruit du hasard ou de la volonté de « grands hommes ». Elle suit un fil conducteur et obéit à des lois générales : « Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas arbitrairement, dans les conditions choisies par eux, mais dans des conditions directement données et héritées du passé. » (Marx).

Quelle sont les causes fondamentales des crises économiques, du chômage de masse et des inégalités croissantes ? D'où vient le profit des capitalistes ? Qu'est-ce qui détermine le prix des marchandises ? Quel rôle joue le crédit dans « l'économie de marché » ? Marx a consacré une bonne partie de sa vie et de son génie à répondre à ces questions (entre autres), c'est-à-dire à dégager les lois du mouvement de l'économie capitaliste.

La crise actuelle de ce système, la plus grave depuis les années 30, est une confirmation éclatante de la théorie économique de Marx. Son étude est indispensable pour comprendre le monde dans lequel nous vivons – et la nécessité d'un programme révolutionnaire pour en finir avec les crises et la misère qu'elles engendrent.

Les idéologues du système capitaliste présentent l'Etat comme une institution neutre se tenant au-dessus de la société et incarnant l'intérêt général. L'Etat serait une sorte d'entité supra-historique, voire « sacrée ».

Le marxisme déchire ce voile mystique et souligne le caractère de classe de tout Etat. Il y a des milliers d'années, la dissolution du communisme primitif et l'émergence des classes sociales ont déterminé l'apparition des premières formes d'Etat. En dernière analyse, l'Etat est l'instrument de domination des classes dirigeantes sur les classes opprimées.

Le marxisme analyse le rôle de l'Etat au cours de l'histoire, mais il explique également sa nécessaire « extinction » sous le socialisme.

Les révolutions se caractérisent par l'irruption des masses sur la scène de l'histoire, dont elles accélèrent brutalement le cours. Elles ouvrent la possibilité de changer profondément l'ordre établi, mais la possibilité seulement. La victoire ou la défaite d'une révolution dépend d'un ensemble de facteurs historiques objectifs et subjectifs.

Ce que les marxistes appellent le « facteur subjectif », c'est le parti révolutionnaire, son programme, sa direction, la politique qu'il mène. Le rôle du parti révolutionnaire est absolument déterminant dans la victoire de la révolution socialiste. D'où la nécessité, pour nous, d'étudier les révolutions – et les contre-révolutions – du passé. Il s'agit d'en tirer toutes les leçons pour l'avenir.

La révolution russe de 1917 fut un événement historique extraordinaire, sans précédent. En l’espace d’à peine huit mois, des millions de travailleurs, paysans et soldats russes ont renversé la monarchie tsariste (février), puis porté au pouvoir le parti bolchevik de Lénine et Trotsky (octobre), ouvrant la voie à l’abolition du capitalisme dans le pays.

Il est impossible de comprendre l’histoire contemporaine sans avoir étudié en profondeur cette révolution et les grands évènements historiques qu’elle a engendrés. Les causes et conséquences de sa dégénérescence bureaucratique, en particulier, doivent faire l’objet d’une étude sérieuse, de façon à répondre à la propagande des capitalistes, qui identifient la révolution russe avec l’œuvre de ses fossoyeurs, Staline et sa clique.