L e Moyen-Orient est une région cruciale pour les impérialistes, notamment du fait de ses vastes ressources pétrolières. Ils veulent dicter leur loi à tous les pays de la région, y compris par la force. Aujourd’hui, l’Iran est dans leur ligne de mire. Une intervention militaire est à l’ordre du jour. Les masses iraniennes en paieraient le prix fort. Nous condamnons fermement l’agression qui se prépare.

Les impérialistes accusent le régime iranien de développer un programme d’armement nucléaire. Les dirigeants iraniens répondent que c’est un programme strictement civil, pour produire de l’énergie, ce qui semble improbable dans un pays baignant dans le pétrole. Cela dit, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi l’Iran cherche à se doter de l’arme nucléaire. L’Irak, qui n’avait pas d’armes de destruction massive, a été envahi et occupé. A l’inverse les impérialistes sont contraints de négocier avec la Corée du Nord – parce qu’elle possède un arsenal nucléaire. Du point de vue du régime iranien, la conclusion est évidente : pour résister aux menaces impérialistes, il faut l’arme nucléaire.

L’acharnement et les provocations du régime iranien s’expliquent également par ses contradictions internes. Il doit faire face à un mécontentement croissant des masses, qui sont confrontées à une inflation galopante et à une flambée du chômage. Ahmadinejad cherche à utiliser le conflit avec les impérialistes pour consolider sa position en suscitant un sentiment d’union nationale face à la menace extérieure.

Si l’Iran venait à se doter de l’arme nucléaire, cela constituerait une réelle menace contre la position dominante d’Israël, les intérêts stratégiques de l’impérialisme américain et ceux des régimes soutenus par les Etats-Unis dans la région (Arabie Saoudite, Jordanie, etc.). Telle est la vraie raison de l’affolement autour du programme nucléaire iranien. Cela n’a rien à voir avec la défense de la « démocratie ».

Les sanctions économiques à l’encontre du régime iranien n’ont cessé de s’intensifier. Elles visent les exportations de pétrole et le système bancaire du pays. L’Union Européenne a voté l’embargo sur les importations de brut en provenance d’Iran, l’objectif étant d’assécher le financement du programme nucléaire. Les revenus du pétrole représentent 60 % de l’économie nationale. Au mois de novembre, déjà, les sanctions américaines et européennes ont fait chuter le rial (la monnaie iranienne) de 40 % par rapport au dollar.

Le régime israélien est lui aussi confronté à un mécontentement croissant des jeunes et des travailleurs. Une intervention militaire lui permettrait de détourner l’attention du peuple des effets de la crise économique. Cependant, une intervention terrestre est exclue. L’armée iranienne est beaucoup plus grande et bien mieux équipée que l’armée irakienne de 2003. Les Etats-Unis ne s’engageront pas dans un nouveau bourbier. Ce qui semble probable, par contre, ce sont des frappes aériennes contre des installations nucléaires iraniennes. L’Arabie Saoudite et la Jordanie ont d’ores et déjà signifié qu’elles ouvriraient leur espace aérien aux impérialistes israéliens. C’est un appel direct à l’agression.

Les impérialistes américains préfèreraient négocier avec l’Iran. Ils craignent – à juste titre – qu’une intervention militaire déstabilise la région et donne un second souffle à la révolution arabe. Leurs intérêts ne coïncident pas toujours entièrement avec ceux des impérialistes israéliens. Cependant, Israël demeure le principal allié des Etats-Unis dans une région dont le contrôle leur échappe de plus en plus. Si l’armée israélienne attaque l’Iran, les Etats-Unis devront la soutenir. Ils n’auront pas le choix, ils ont leurs propres intérêts à défendre. Ahmadinejad menace, en cas d’agression, de fermer le détroit d’Ormuz, où transite plus de 30 % du pétrole brut mondial. Les Etats-Unis ne pourraient pas rester sans réagir. Dans une note « confidentielle », Obama a qualifié de « ligne rouge » la fermeture de ce détroit.

Dans un premier temps, une agression militaire aurait certainement pour effet de rallier les masses iraniennes derrière le régime. Elles détestent ce régime, mais elles détestent encore plus les impérialistes américains et israéliens. Cependant, cette vague patriotique – inévitable, au début d’une guerre – ne durerait pas longtemps. La colère finirait par se retourner contre le régime des Mollahs.

Les masses iraniennes doivent lutter contre l’impérialisme – et elles le feront. Mais elles doivent aussi lutter contre le capitalisme iranien et son régime corrompu. Si les travailleurs iraniens prenaient le pouvoir, ils pourraient s’adresser aux jeunes et aux travailleurs israéliens pour qu’ils s’opposent à la guerre. Un régime socialiste en Iran pourrait transformer une guerre impérialiste en une guerre révolutionnaire pour la transformation socialiste du Moyen-Orient.


Sur la photo : Le Président iranien Ahmadinejad et le premier Ministre israélien Netanyahu

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