« Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera » : cette prédiction de Napoléon a été confirmée par l’Histoire. Au cours des vingt dernières années, la Chine est devenue une superpuissance qui menace, objectivement, la domination des Etats-Unis.

Cependant, la Chine est un colosse aux pieds d’argile. Elle ne sera pas capable, cette fois-ci, de limiter l’ampleur d’une nouvelle récession mondiale. Elle pourrait même en être le déclencheur. La question n’est plus : « comment la Chine va entrer dans la prochaine récession ? », mais : « comment va-t-elle en sortir ? »

La guerre commerciale sino-américaine a eu un impact considérable sur l’économie chinoise. En décembre dernier, les exportations de produits chinois aux Etats-Unis ont chuté de 63 %. En novembre, les investissements directs étrangers en Chine ont chuté de 26 %. La dette globale chinoise (publique et privée) a explosé, atteignant 23 000 milliards de dollars.

La croissance économique chinoise est tombée de 10,6 % en 2010 à 6,6 % en 2018. Elle devrait se situer autour de 6 % en 2020. Une croissance aussi faible accentue les contradictions sociales dans le pays : l’économie n’est plus capable d’absorber les dizaines de millions de Chinois qui migrent chaque année des campagnes vers les villes. En conséquence, le chômage augmente et les salaires stagnent.

Vers un « Mai 68 » chinois ?

Les contradictions économiques attisent la lutte des classes en Chine. Les grèves y sont plus nombreuses et massives. La crise et les traditions révolutionnaires chinoises poussent de nombreux jeunes vers le marxisme et vers la classe ouvrière. L’été dernier, 50 étudiants ont lutté aux côtés des travailleurs de l’usine JASIC, pour la création d’un syndicat indépendant (du PCC). Les luttes communes d’étudiants et d’ouvriers se développent. Les organisations d’étudiants marxistes se multiplient, malgré la répression des autorités : des dizaines d’étudiants ont été emprisonnés, d’autres sont portés disparus.

La bourgeoisie chinoise redoute l’union des étudiants et des ouvriers, façon « Mai 68 ». Ses inquiétudes sont d’autant plus fondées qu’il n’existe pas, en Chine, de grandes organisations réformistes capables de canaliser le fleuve révolutionnaire (comme c’était le cas en France). Le PCC ne peut évidemment pas jouer ce rôle, car il incarne le pouvoir.

La jeunesse – étudiante et ouvrière – jouera un rôle décisif dans le développement de la lutte des classes en Chine. De grands événements se préparent. La tempête approche. Et quand la classe ouvrière chinoise s’éveillera, oui, le vieux monde tremblera !

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