Depuis le début de la crise sanitaire, les médias déversent quotidiennement un flot d’informations angoissantes. Des scientifiques aux propos contradictoires défilent sur les plateaux. Le gouvernement cache son incompétence derrière une succession de mensonges.

Ces conditions alimentent toutes sortes d’idées confuses, réactionnaires et plus ou moins farfelues, qui se répandent dans le sillage de la crise actuelle. Le sentiment – partagé par des millions de personnes – de ne pas maîtriser sa vie, d’être le jouet de forces qui nous dépassent, est exacerbé en période de crise.

Dès lors, les « théories » simplistes, attribuant la responsabilité du désastre à quelques personnes mal intentionnées, offrent une réponse séduisante.

Sur le net, des « vidéastes » totalisant des millions de vue répandent l’idée que la pandémie aurait été sciemment organisée pour nous contrôler, ou pour nous vacciner de force, ou que le COVID-19 serait le fruit du plan machiavélique d’une puissance étrangère, ou qu’il serait lié à l’implantation du réseau « 5G » – entre autres élucubrations sensationnelles.

L’Etat et les « fake news »

Ces dernières années, les grandes entreprises du web et plusieurs Etats ont déclaré la chasse aux « théories du complot » et autres « fake news ». Dans les faits, les dispositifs mis en place permettent également de supprimer des contenus remettant en cause le système actuel – ou présentant un point de vue différent de celui des grands médias. Des Youtubeurs ont encore récemment fait les frais de cette censure qui ne dit pas son nom.

On ne peut pas faire confiance à l’Etat et à des algorithmes pour décider de ce qui relève ou non d’une information véridique. En fonction des intérêts des capitalistes ou de leurs propres intérêts, les Etats dissimulent des informations ou mentent sciemment à leur population. L’histoire récente regorge de tels « complots ».

En France, une poignée de milliardaires détient l’essentiel des journaux et des chaînes d’information du pays. Leur préoccupation principale est avant tout de défendre leurs propres intérêts. Pour cela, ils disposent de mille manières de contrôler l’information sans avoir recours à une censure directe.

Complot et exploitation

Sur internet, de nombreux vidéastes s’évertuent à lutter contre les idées « complotistes » et à démasquer les charlatans ayant fait un business de la crédulité des gens qui cherchent des réponses à leurs souffrances. Ils mènent ce combat sous le drapeau d’une démarche rationnelle et scientifique. Mais cette démarche éducative, séparée d’une dénonciation implacable du système, revient à vouloir nettoyer les écuries d’Augias du capitalisme avec une brosse à dents.

Les théories du complot reposent sur l’idée qu’une minorité exploite la majorité. Mais ce rapport d’exploitation repose sur le système lui-même, basé sur les rapports de production capitalistes et la division de la société en classes. Le marxisme ne présente pas l’oppression de classe comme la conséquence d’agissements obscurs et cachés, mais au contraire comme une réalité bien visible, se déroulant sous nos yeux, à travers le processus de production des marchandises.

Cela ne signifie pas que les capitalistes ne « conspirent » jamais en vue de tromper les travailleurs. Au contraire ! Mais ce n’est pas la cause de l’exploitation. Dans la mesure où il y a « complot », il vise à maintenir ce système ; il n’en est pas la base. Les théories du complot confondent la cause et l’effet.

Marxisme et science

Le capitalisme pourrissant détruit constamment la confiance envers la science et le progrès. Il menace d’emporter l’humanité dans la barbarie. Il est donc nécessaire de s’attaquer aux racines du succès des idées complotistes – et de la méfiance envers la science et le progrès.

Les mouvements antivax sont symptomatiques de cette méfiance envers la science. Mais le fait est que l’industrie pharmaceutique est contrôlée par des actionnaires avides de profits – de connivence avec certains hommes politiques. Ils n’ont que faire de la santé, comme en témoignent les scandales qui ont éclaboussé ce secteur. Dès lors, de nombreux escrocs surfent sur la méfiance légitime que suscite cette industrie.

Sous le capitalisme décadent, les avancées scientifiques ne sont pas utilisées pour satisfaire les besoins du plus grand nombre, mais pour maximiser toujours plus les profits. La science et le « progrès » sont invoqués par la classe dirigeante pour justifier des politiques d’austérité – et moquer l’ignorance du peuple légitimement indigné et en colère.

La lutte pour une société meilleure passe nécessairement par une compréhension rationnelle et scientifique du monde. La méthode marxiste repose sur ce socle, mais elle fixe également pour objectif le renversement du système actuel.

La crise actuelle est la conséquence directe du saccage de l’environnement et de la destruction de l’hôpital public. Ce sont là les vraies raisons de la catastrophe. Une organisation rationnelle de l’économie mondiale au service des besoins de l’humanité permettrait d’en finir avec cette crise et de prévenir les prochaines pandémies qui frapperont l’humanité.

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