Xavier Mathieu, délégué syndical CGT de Continental-Clairoix, a été « autorisé à être licencié » par le ministère du travail dans une lettre faisant état de son refus à être reclassé. Ceci est faux, puisqu’il a accepté dans un courrier du 24 septembre son reclassement à Sarreguemines. Il dénonce cet acharnement à son égard : c’est lui qui avait mené la lutte contre la direction de Continental. En 2009, six syndicalistes ont été condamnés à des peines de prison avec sursis. (voir notre article : Les six de Continental : condamnés pour l’exemple – Edito du n°48. L’usine de Clairoix a été fermée, mais les travailleurs ont obtenu 80% de leur salaire jusqu’à fin 2011 et 50 000 euros de prime. « On a été un exemple pour la classe ouvrière, on a relevé la tête, on a été au combat, ça les dérange… », disent-ils.

Après Clairoix, où la direction avait promis de maintenir les emplois jusqu’en 2012, avant d’annoncer la fermeture de l’usine en mars 2009, il y a eu Sarreguemines, où les salariés sont passés à 40 heures par semaine sans hausse de salaire, avec une réduction de la masse salariale de 10%, après un « vote » sous la pression d’un chantage à l’emploi.
Puis c’est à Toulouse (voir notre article : Continental Toulouse - Les salariés disent Non au chantage à l’emploi, le 13 septembre dernier, que la direction organise un vote dans les mêmes conditions. Malgré ce qu’affirme la direction, une majorité de salariés a refusé le projet de la direction.

Voici le communiqué de soutien envoyé par Xavier Mathieu, à cette occasion, aux salariés de Toulouse :

« La direction de Continental a annoncé fièrement avoir recueilli 52 % d’approbation à son plan avec une participation de 83 %. Mais cela veut dire qu’elle n’a pu réunir l’approbation que de 1075 salariés sur un effectif total de 2500 salariés, soit 43 % des inscrits et donc que 57 % de ses salariés ont refusé de l’approuver, comme la CGT et la CFDT leur avait demandé de le faire. Et tout cela malgré le chantage à l’emploi de Continental, malgré les pressions individuelles exercées sur les salariés encore toute la journée du 13 septembre, et si tant est que les urnes n’aient pas été bourrées. Ce qui veut dire donc que la majorité des salariés ont refusé d’approuver ce plan de sacrifices. Voilà la vérité des chiffres accessibles à tous.

Nos camarades savent bien qu’on ne peut pas faire confiance aux brigands de Continental. Comment faire confiance à ces escrocs avérés qui nous avaient promis à nous les 1120 salariés de Clairoix que notre emploi était garanti pour nous jeter à la rue 18 mois plus tard. Ce rejet des salariés, qui ont suivi l’appel de leurs deux syndicats majoritaires, sans l’aval de qui aucun accord n’est possible, ne peut que conforter ces derniers dans le refus du chantage indécent de la direction. Et plus généralement, cela ne peut que renforcer le moral de tous les travailleurs de ce pays à qui on chante sur tous les tons la nécessité d’accepter des sacrifices, sur les salaires, les retraites et les droits sociaux.

Une chose est sûre, le chantage de la Direction a du plomb dans l’aile. Désavoué par une majorité du personnel, condamné par les syndicats majoritaires, son plan Pépé [« Productivité-Pérennité »] est mort. La Direction mettra-t-elle ses menaces sur l’emploi à exécution ? Fera-t-elle une seconde consultation, comme elle l’a fait ailleurs (Clairoix, Sarreguemines) ? Avec son plan elle a mis bas les masques, elle nous a envoyé un message : d’une manière ou d’une autre, elle a l’intention d’essayer de s’en prendre à nos conditions de travail, de salaires et d’emploi, pour accroître encore les bénéfices des actionnaires. Il y aura d’autres attaques ! Alors, restons vigilants et mobilisés. La seule garantie, c’est notre lutte ! Non au chantage à l’emploi ! Utilisons les profits pour l’emploi et les salaires ! »

Il est certain que la direction n’apprécie pas le message de Xavier Mathieu. A ce jour à Toulouse, malgré le récent rendez-vous avec M. Malvy, président du Conseil Régional de Midi-Pyrénées, il n’y a aucune avancée. Ici, à Toulouse, nous venons de subir la fermeture de Molex. Freescale est en plein plan de licenciement, avec la fermeture de toute la production de puces électroniques pour 2011. Les salariés de l’hôpital Marchant mène une longue grève reconductible et campent devant l’entrée depuis plus de 40 jours. Le sentiment de solidarité est très fort entre tous ces travailleurs. L’union des travailleurs se fait nécessité. A Continental Regensburg, en Bavière, le plan « Pépé » a été refusé par les salariés.

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