Le 13 février dernier, un chômeur en fin de droits s’est donné la mort en s’immolant par le feu devant son agence Pôle Emploi, à Nantes. Ce geste désespéré, consécutif à un refus de son dossier d’indemnisation, est révélateur d’une situation de souffrance et de précarité que connaissent de très nombreux chômeurs. Ce suicide n’est d’ailleurs pas un acte isolé. Il est une nouvelle répercussion des politiques d’austérité.

Le bilan de l’année 2012, récemment publié par l’INSEE, donne une idée saisissante du déclin économique et de l’aggravation du chômage en France. Le nombre de demandeurs d’emploi a fortement augmenté, avec 258 000 chômeurs supplémentaires par rapport à 2011. La désindustrialisation a entraîné la perte de 31 000 emplois industriels. La durée moyenne d’inscription au Pôle Emploi atteint désormais 480 jours.

Plus de 60 000 entreprises ont fait faillite en 2012. Les prévisions pour 2013 – avec plus de 62 000 faillites supplémentaires – sont encore plus alarmantes. Rien que pour le premier trimestre de 2013, on s’attend à la destruction de 75 000 emplois. Avec 3,16 millions de chômeurs, le chiffre s’approche du record historique absolu (3,2 millions). En incluant ceux qui exercent une activité réduite, le chiffre global se monte à près de 5,3 millions fin janvier 2013.

Pour les salariés de Pôle Emploi, les conditions de travail se détériorent de plus en plus. Les effectifs du service public de l’emploi sont insuffisants pour remplir leur mission : ils doivent accompagner plus de 3 millions de demandeurs d’emploi, soit un million de plus que lors de la création de Pôle Emploi, il y a cinq ans. Dans la pratique, l’objectif des salariés de Pôle Emploi, confrontés à la détresse des chômeurs, n’est d’ailleurs plus d’accompagner les chômeurs dans leur recherche d’emploi, mais revient à les reclasser. Pour faire baisser les chiffres du nombre d’inscrits à Pôle Emploi, les radiations administratives explosent. En décembre 2012, les radiations administratives ont bondi de 24,5 % !

Dans l’appel à la grève du 31 janvier, les syndicats de Pôle Emploi dénoncent une gestion purement comptable, un pilotage par les chiffres conduisant à une situation catastrophique pour les chômeurs et intenable pour le personnel. Alors que la direction de Pôle Emploi annonce un plan d’économie de 80 millions d’euros, ils exigent du gouvernement une augmentation significative des effectifs de Pôle Emploi.

Carte des plans sociaux

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