Un nouveau sigle commence à connaître une certaine renommée du type ANPE, PACS ou CAE ! Le PPP nous est « balancé » dans beaucoup de réunions publiques où des élus veulent nous inculquer les nouveaux modes de gestion de l’Etat, mais que se cache-t-il derrière ce sigle ? Ce n’est pas un nouveau gaz rare responsable de l’effet de serre, ni le nouveau parti à la mode. Non, c’est la façon distinguée de dire : désengagement de l’Etat au profit de grands groupes privés !

Le partenariat public privé est la nouvelle façon de permettre aux capitalistes de faire de l’argent avec ce qui relevait des obligations de l’Etat. Le plus connu de ces PPP étant la concession autoroutière, mais pour développer le principe à l’infini et permettre à leurs amis de « créer de nouveaux marchés », l’Etat se détruit volontairement lui-même.

Le principe est le suivant : l’Etat ne voulant pas investir des sommes colossales dans la création ou l’entretien d’une structure immobilière, elle laisse l’investissement au privé qui, en contrepartie, jouit d’un revenu régulier, remboursant l’investissement sous forme de loyers ou de droit d’accès (des péages, par exemple). Ce principe était réservé à de grands projets de structures relevant des compétences de l’Etat (autoroutes, ponts, viaducs, aéroports, etc.), mais on le développe de plus en plus pour de plus petits projets relevant des collectivités locales, et ce de manière exponentielle.

On veut ouvrir de nouveaux marchés au privé et casser la possibilité pour les travailleurs d’influer sur l’utilisation d’un bien commun via les élections. Ces PPP sont de plus en plus utilisés pour la création d’hôpitaux, l’entretien de biens immobiliers, la conception, la réalisation et l’exploitation de centres aqualudiques, etc. Ces investissements reposaient sur les finances des collectivités par l’octroi de subventions ou le crédit bancaire. En contrepartie, les collectivités géraient le bien suivant les critères de gestion publique. Les salariés ayant un minimum de regard sur celle-ci, toute forme de recherche de bénéfices était exclue – en tout cas si elle était trop visible. Des techniques comptables permettant d’imputer à un équipement « rentable » des contraintes budgétaires extérieures à son exploitation.

Mais la nécessité de traquer toutes les niches où l’argent circule sans que le capitalisme n’y prospère change la donne. Il faut que l’on puisse tirer bénéfices de tout et même du vital. Pour cela, les capitalistes jouent sur deux tableaux. Le premier est l’assèchement des ressources financières des collectivités et de l’Etat (fin de la taxe professionnelle, baisse d’impôt et niche fiscale pour les plus riches, baisse des dotations d’Etat aux collectivités, exonération de cotisations pour les entreprises, j’en passe et des pires !). L’Etat et les collectivités se retrouvent exsangues et ne peuvent plus assumer des investissements lourds. La recherche de financement se fait donc hors de la sphère publique. Le second axe est la capacité financière du privé et sa soi-disant meilleure gestion des capitaux et des salariés. La gestion des salariés étant le cauchemar de tout service public.

Il est a noter que cette façon de faire permet aux collectivités de faire passer un investissement sur une ligne comptable de fonctionnement (un loyer ou une subvention de fonctionnement étant dans la case fonctionnement) et ainsi d’augmenter la pression sur le budget public. Le fonctionnement se devant d’être équilibré et étant la ligne budgétaire comprenant la masse salariale, cette manœuvre permet d’argumenter en faveur d’une baisse de la masse salariale, seule variable d’ajustement suivant les principes en vogue. L’appel à ce principe remplit d’aise aussi bien les collectivités que les capitalistes, les collectivités investissant peu (quelques subventions au départ), ne s’occupant pas de la gestion immobilière ou du personnel, et le privé s’accaparant un marché captif pour un temps plus ou moins long.

Le dindon de la farce est l’usager, qui devra payer de plus en plus cher l’accès à des services qui lui facilitaient la vie quotidienne à un cout raisonnable, voire en fonction de ses revenus dans certains cas (notamment sous l’impulsion d’élus communistes), et devra subir la précarité de l’emploi par l’abandon d’emplois fonctionnarisés protégés.

On voit que les PPP répondent aux critères capitalistes. Lors des prochaines élections, les candidats communistes devraient défendre l’investissement public, la conception publique, la gestion publique et refuser que la pression capitaliste casse l’outil de solidarité que pourraient constituer les grands projets publics (hôpitaux, chemins de fer, routes, etc.). Le PCF doit, dans chaque collectivité, qu’il soit majoritaire, membre d’une majorité de gauche ou dans l’opposition, lutter pour empêcher une plus grande exploitation des salariés et ces PPP en sont une manière déguisée.

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