C omme un voleur qui efface ses empreintes avant de quitter le lieu de son forfait, Sarkozy essaie de semer la plus grande confusion possible sur la réalité de son bilan. Mais même pour un menteur chevronné comme lui, l’exercice est un peu rude. A l’entendre, la démolition de nos retraites avait pour but de mieux les préserver. La réduction massive des effectifs dans les écoles aurait amélioré les conditions d’accueil des élèves et la qualité de l’enseignement. L’augmentation de la TVA viserait à faire baisser les prix. Si le nombre de chômeurs monte en flèche, ce serait parce que les gens « ne veulent pas » travailler. Les allocations trop généreuses auraient déclenché une véritable épidémie de paresse. Et ainsi de suite. Nous sommes en pleine bataille pour se débarrasser de ce charlatan. Si nous y parvenons, nous serons extrêmement contents de pouvoir consigner Sarkozy dans la poubelle de l’Histoire !

Les sondages nous informent que le « favori » de l’élection présidentielle est François Hollande. Ce dernier meurt d’envie d’occuper la place de Sarkozy, avec les honneurs, les courbettes et – last but not least – les avantages et possibilités d’enrichissement personnel qui vont avec la fonction. En cas de victoire, l’avancement social pour lui et son entourage est garanti ! Mais pour ceux qui l’auront porté au pouvoir, ce sera une toute autre histoire. Hollande peut difficilement être plus explicite sur ce point. Il dit très fermement que les capitalistes n’ont rien à craindre de son investiture. Mais par duplicité, il promet la même chose aux victimes de ces mêmes capitalistes. Il prétend qu’il protégera les profits des capitalistes tout en améliorant les conditions de vie des travailleurs.

A une époque où la rentabilité capitaliste exige de la façon la plus implacable une réduction draconienne du niveau de vie du plus grand nombre, ce « programme » n’en est pas un. On ne peut servir deux maîtres. Le capitalisme est arrivé à un tel point de pourrissement que son existence même est incompatible avec tout ce qui rend la vie à peu près tolérable à la masse de la population. Aucune équivoque n’est possible.

A ce stade, cependant, ceci n’est compris que par une minorité des électeurs de gauche, ce qui constitue un handicap pour l’alliance PCF-PG qui forme le socle du Front de Gauche. Les socialistes n’ont pas été au pouvoir depuis 10 ans – et les mémoires sont courtes. Mais très rapidement, la dure réalité de la politique de François Hollande éclatera au grand jour. Elle ne sera pas un simple prolongement de celle de Sarkozy. Les perspectives économiques sont très sombres. La France est sur le même chemin que la Grèce et l’Espagne. C’est un chemin qui mène à la ruine. Les capitalistes présenteront leur programme à François Hollande et exigeront son application. Et puisqu’ils n’ont rien à craindre de lui, comme il le dit lui-même, il obtempèrera. A partir de ce moment de vérité, la base sociale et électorale du PS commencera à s’effondrer, comme ce fut le cas avec le PASOK en Grèce. Cette situation placera une énorme responsabilité sur les épaules du PCF et de ses alliés.

Si on laisse de côté les petits partis d’« extrême gauche » que leur sectarisme a marginalisés, le programme du Front de Gauche est le seul qui s’oppose radicalement à l’austérité et qui se bat pour améliorer les conditions de vie de la population en s’attaquant aux intérêts capitalistes. Dans des conditions de profonde crise économique et sociale, avec un gouvernement « socialiste » à la botte des capitalistes, ce programme pourrait devenir le point focal d’une opposition massive. Nous ne pouvons plus nous contenter d’une politique « anticapitaliste ». Il faut présenter une alternative au capitalisme. Une fois lié aux forces sociales nécessaires à sa réalisation, un programme qui annonce hardiment une rupture avec le capitalisme et la réorganisation de la société sur des bases socialistes ouvrira la voie au changement révolutionnaire auquel nous aspirons et que le salut public exige.

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