Le gouvernement veut transformer La Poste en société anonyme, mais jure par tous les dieux qu’il ne s’agit pas d’une privatisation. Quelle hypocrisie ! Les travailleurs des entreprises et services publics privatisés, ces vingt dernières années, connaissent bien la longue suite de « changements de statut » et de « réorganisations internes » qui transforment graduellement – jusqu’au coup de grâce – une entreprise publique en source de profits capitalistes. C’est comme si le gouvernement dressait une guillotine et embauchait un bourreau – mais jurait, la main sur le cœur, qu’aucune exécution ne se prépare. De fait, depuis l’époque des PTT, La Poste a déjà connu toute une série de « transformations » rétrogrades, et une partie substantielle de ses activités les plus rentables est déjà tombée entre les mains du secteur privé.

La Poste est une énorme source potentielle de profits capitalistes : telle est la motivation fondamentale du gouvernement Sarkozy et de cette petite minorité richissime dont il défend les intérêts. Telle est, aussi, la base de leur solide détermination à mener cette privatisation jusqu’au bout – quitte à détruire des emplois, aggraver les conditions de travail des salariés, dégrader encore la qualité du service, etc. Seule une mobilisation de grande envergure peut faire échec à ce projet réactionnaire. Des journées d’action de 24 heures, même lorsqu’elles sont un succès, ne peuvent pas faire plier le gouvernement. En clair, seule une grève illimitée des travailleurs de La Poste, avec occupation des centres de tris, des agences et des bureaux, serait susceptible d’empêcher la privatisation. Un tel mouvement pourrait s’accompagner d’une vaste campagne de solidarité, dans la population, qui est déjà très largement opposée à ce projet du gouvernement.

Par ailleurs, la lutte des travailleurs de La Poste pourrait être menée dans le cadre d’une mobilisation générale pour la défense et l’extension des services publics. Par exemple, la lutte contre la privatisation de La Poste pourrait être organisée de front avec une lutte pour la renationalisation de France Télécom, dont la privatisation a provoqué une dégradation dramatique des conditions de travail, comme le révèle au grand jour l’insupportable série de suicides de salariés. Enfin, le mouvement syndical et le PCF devraient militer pour la renationalisation de toutes les activités de La Poste qui ont été cédées au secteur privé.

Demain, samedi 3 octobre, le PCF co-organise un « référendum citoyen » contre la privatisation de La Poste. Révolution soutient évidemment cette initiative et appelle à participer massivement à ce vote et au travail d’information dont il sera l’occasion (voir ICI les lieux de vote).

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