Les moniteurs étudiants de la bibliothèque de l’Université Paris Cité (UPC) sont en grève depuis plus de six semaines contre la direction de l’université, pour protester contre des retards de paiement considérables et contre leurs conditions de travail précaires.

Précarité et retards de paiement

Les conditions de travail de ces moniteurs étudiants sont très mauvaises. Ils travaillent jusqu’à 14 heures par semaine à côté de leurs études pour assurer des missions d’accueil, d’information, et de rangement dans la bibliothèque. Leurs contrats sont particulièrement défavorables, comme nous l’explique une gréviste : « Si la BU est fermée pour une quelconque raison, nous ne sommes pas payés. Il y a de gros problèmes de communication au sein de la BU, et au-delà de nos responsables directs, on sent vraiment du mépris à notre égard ».

Parmi les causes principales de la mobilisation se trouvent les retards de paiement des salaires. Certains moniteurs étudiants n’ont par exemple toujours pas reçu leur salaire de juillet et août dernier ! Le 2 novembre, les moniteurs ont reçu un courrier du département des ressources humaines de l’université qui expliquait ce retard par une prétendue « erreur d’enregistrement du paiement » et expliquait que ces salaires leur seraient versés fin décembre. Ce courrier a été la goutte d’eau qui fait déborder le vase. De nombreux moniteurs ont alors décidé de se mettre en grève et de ne pas retourner travailler tant qu’ils n’auraient pas été payés.

Les grévistes revendiquent d’être enfin payés pour le travail estival, que leurs contrats soient signés en temps et en heure, que leurs salaires soient lissés sur l’année et augmentés pour faire face à l’inflation. Ils demandent aussi à être payés lors des fermetures exceptionnelles de la BU ainsi que lors des congés maladie et que leurs titres de transport soient remboursés à hauteur de 75 %. Enfin, ils réclament d’être reconnus comme des salariés contractuels de l’Université, pour ne pas être systématiquement renvoyés à leur statut d’étudiants. Nous soutenons toutes ces revendications et nous apportons toute notre solidarité à leur lutte.

Grève et mobilisation

Avant cette grève, les moniteurs étudiants s’étaient déjà mobilisés à plusieurs reprises ces dernières années, mais leurs revendications étaient restées sans réponse. Ils avaient alors lancé une pétition, qui a déjà récolté près de 2 900 signatures. Depuis le début de la grève, leur lutte a aussi rencontré un écho certain parmi les étudiants du campus des Grands Moulins, mais aussi parmi les salariés titulaires de la bibliothèque d’UPC ou d’autres BU. Les moniteurs ne comptent pas relâcher la pression et cherchent à élargir leur mouvement, en touchant le plus possible d’étudiants, mais aussi en liant leur lutte à celle d’autres salariés de l’université.

La direction de l’université a mis du temps à réagir face à la mobilisation. Les promesses de paiement des salaires ne se sont toujours pas concrétisées et plusieurs revendications, telles que le remboursement du Pass Navigo, ont même été purement et simplement rejetées. Le président de l’Université a également refusé que le Sénat académique, qui est l’instance collégiale dirigeant UPC, discute de leur demande d’augmentation des salaires. Les grévistes appellent à un rassemblement sur le campus d’Odéon, le 15 décembre, à l’occasion du vote du budget de l’Université.

La lutte des moniteurs étudiants de l’Université Paris Cité met en lumière les ravages du capitalisme à l’université, et notamment la précarité qui touche à la fois les salariés des universités et les étudiants, contraints de jongler entre études et emploi pour financer leurs études. Comme le dit une monitrice gréviste : « notre lutte n’est que la partie visible de l’iceberg de tous les problèmes de l’Université ». Seule une mobilisation de grande ampleur, regroupant les étudiants et les salariés, peut enrayer la précarisation générale des universités !

 

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