Dimanche 1er janvier 2023, nous sommes allés au rassemblement des salariés du magasin Monoprix de Nanterre. Nous y avons rencontré Catherine et Mina, deux agents de caisses militantes à la CGT, avec qui nous avons pu échanger.

Baisses d’effectifs

Pour faire toujours plus d’économies, la direction du magasin cherche à réduire autant que possible les effectifs, ce qui fait augmenter d’autant la charge de travail qui pèse sur les salariées. Comme le dit Mina : « Nos conditions de travail se sont dégradées de jour en jour. [...] Aucun licenciement, aucune démission, ni aucun départ n’est remplacé. Chez nous, une personne est en arrêt maladie grave depuis 2 ans et n’est toujours pas remplacée. On n’a qu’un seul jour de repos par semaine, et jamais de remerciements. »

Les effectifs fonctionnant en flux tendus, les horaires changent de semaine en semaine, et les salariées découvrent souvent leur planning au dernier moment. En l’occurrence, lorsque nous les avons vues samedi 31 décembre, Mina n’avait toujours pas reçu ses horaires de travail pour la semaine suivante !

Ces baisses d’effectifs signifient aussi qu’un tout petit nombre d’agents de caisse se retrouvent à assumer de nombreuses tâches pour le même salaire. Cela peut même parfois les mettre en danger. Pour faire des économies, l’entreprise refuse en effet d’embaucher de nouveaux vigiles. Or, le vigile actuel n’arrive qu’à 10h le matin. Avant cela, elles sont isolées en cas d’agression, comme Catherine en a malheureusement fait l’expérience récemment.

Mobilisation

Des salariés d’autres magasins Monoprix de la région étaient aussi venus participer au rassemblement de Nanterre, malgré les pressions de la direction qui a ordonné aux salariés de ne pas s’y rendre, de ne pas parler. Les conditions de travail des agents de caisse de Nanterre ne sont en effet pas exceptionnelles. Elles sont même au contraire très répandues dans la grande distribution, et ce d’autant plus que ce secteur a été particulièrement touché par la crise économique depuis 2020.

Pour maintenir leurs profits, les patrons du groupe Casino, auquel appartient l’enseigne Monoprix, pressurent au maximum leurs dizaines de milliers de salariés et refusent toute augmentation de salaire. La même règle ne s’applique bien sûr pas au patron du groupe, Jean-Charles Naouri : en juin dernier, celui-ci s’est généreusement accordé une augmentation de 72 % !

Les salariés en lutte du Monoprix de Nanterre réclament des horaires fixes et deux jours de repos hebdomadaires, mais aussi des embauches à hauteur des besoins et l’indexation de leurs salaires sur l’inflation. Nous leur apportons notre soutien plein et entier. Leur lutte est aussi un exemple qui doit être suivi. Tous les salariés subissent de plein fouet les conséquences de l’inflation et de la crise du capitalisme. Ce n’est qu’en luttant ensemble, à travers un mouvement de grève reconductible embrassant tous les secteurs de l’économie, que nous pourrons enrayer la dégradation continue de nos conditions de vie.

 

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