Le rôle des Maisons des Solidarités (MDS) est la mise en œuvre des missions sociales des départements (Conseils Départementaux). Elles s’occupent de personnes en situation de précarité, mais aussi de personnes âgées ou handicapées. Par ailleurs, elles gèrent des dossiers de la protection maternelle et infantile (PMI) et de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Elles assurent donc des missions essentielles.

Depuis plusieurs années, les conditions de travail au sein des MDS se détériorent : le personnel n’a plus les moyens d’assurer les missions, notamment dans le domaine de la protection de l’enfance. Cela donne lieu à des situations critiques : des enfants en danger ne peuvent être pris en charge. Les problèmes de moyens et d’effectifs se traduisent par un manque croissant de places en centre d’accueil, mais aussi de médecins, de psychologues et d’assistantes sociales.

Forcément, cela impacte négativement les missions des MDS et les conditions de travail des salariés, dont la charge ne cesse d’augmenter. Les arrêts maladie et les non-renouvellements de contrat illustrent ce malaise.

AG massive

Dans ce contexte, un mouvement de contestation s’est développé dans les MDS de la Haute-Garonne, pour réclamer davantage de moyens. Le 30 septembre, des dizaines d’agents d’une MDS de Haute‑Garonne ont fait valoir leur droit de retrait. Le lendemain, la MDS de Frouzins rejoignait le mouvement, rapidement suivie par celles de Balma, Bagatelle, Toulouse, Borderouge, les Minimes et Basso‑Cambo. Les CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) ont utilisé leur droit d’alerte.

Le 10 octobre, onze jours après le début du mouvement, les personnels des MDS manifestaient devant le Conseil Départemental à Toulouse, puis tenaient une Assemblée Générale. 600 agents des différents services des MDS y ont participé : un record. Le lundi 14 octobre, 21 des 23 MDS de Haute‑Garonne étaient fermées.

Ces structures de solidarité – et les salariés qui y travaillent – sont en première ligne face aux conséquences des réformes du gouvernement, qui aggravent la pauvreté et la précarité de millions de personnes. L’entrée en vigueur de la réforme de l’assurance chômage, ce 1er novembre, aggravera encore cette situation, comme d’ailleurs la future réforme des retraites. De nouvelles mobilisations des MDS – en Haute-Garonne et ailleurs – sont donc prévisibles. D’ores et déjà, celles du mois d’octobre signalent que ce secteur est disposé à une lutte sérieuse contre le gouvernement Macron et sa politique antisociale.

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