Le mouvement contre la « réforme » des retraites a révélé d’immenses réserves de colère et de combativité, dans la jeunesse et la classe ouvrière. Une nouvelle génération de militants s’est levée qui jouera un rôle important dans les luttes à venir. Ce mouvement a suscité l’enthousiasme des travailleurs du monde entier, qui font face aux mêmes problèmes. Les grèves de solidarité des travailleurs belges étaient un magnifique exemple d’internationalisme ouvrier.

Les grèves illimitées dans les ports et les raffineries – entre autres – ont rappelé que les travailleurs disposent d’un énorme pouvoir potentiel. Ils sont la force déterminante de l’économie et de la société. Sans eux, rien ne fonctionne. Au cours de cette lutte, on a pu entrevoir ce que serait l’impact d’une grève illimitée impliquant une majorité décisive de travailleurs. Aucun gouvernement ne pourrait y résister. Cela poserait la question de savoir qui doit contrôler l’économie et la société : les travailleurs – qui font tout – ou les capitalistes ? C’est une des grandes leçons de ce mouvement.

La réforme, cependant, a été adoptée. Etait-ce inévitable ? Nous pensons que non. Le 16 octobre, quand toutes les raffineries du pays étaient en grève, la fédération CGT de ce secteur appelait à « élargir l’assise et l’ampleur des grèves dans d’autres professions, d’autres secteurs économiques. » C’était absolument correct. Les secteurs et entreprises en grève illimitée ne pouvaient pas tenir seuls indéfiniment. Or, l’intersyndicale nationale n’a pas relayé cet appel. François Chérèque a même soutenu les interventions de la police pour débloquer les dépôts de carburant. La principale faiblesse du mouvement se situait au niveau des directions confédérales. Elles se sont limitées à l’organisation de« journées d’action » qui, à elles seules, ne pouvaient pas faire reculer le gouvernement. Le mouvement syndical doit en tirer toutes les conclusions pour ne pas commettre la même erreur, à l’avenir.

Nationaliser les banques et l’industrie !

La classe capitaliste s’attaque à toutes nos conquêtes sociales. Aujourd’hui, ce sont les retraites. Demain, ce sera l’assurance maladie, l’éducation nationale, le logement social, l’assurance chômage – puis à nouveau les retraites, etc. Après avoir versé des milliards d’euros dans les coffres des banques et des multinationales, l’Etat veut retrouver cet argent au détriment de la grande majorité de la population. Le capitalisme signifie désormais la régression sociale permanente.

Il est urgent d’armer le mouvement ouvrier d’un programme à la hauteur de cette situation. Pour en finir avec le chômage de masse, il faut partager le travail disponible au moyen d’une réduction du temps de travail, sans réductions de salaires ni flexibilité. Il faut embaucher massivement pour construire des écoles, des hôpitaux et des logements sociaux. Mais cela suppose de s’attaquer à la propriété capitaliste. Les grandes entreprises du bâtiment devraient être nationalisées sous le contrôle des salariés et de leurs organisations syndicales. De même, la nationalisation de toutes les banques privées et leur fusion dans une seule banque d’Etat permettrait de garantir le financement de programmes sociaux ambitieux.

Pour en finir avec la régression sociale, il faut briser le contrôle d’une poignée de capitalistes sur l’économie. Or, on ne peut pas contrôler ce qu’on ne possède pas. L’expropriation des grands leviers de l’économie, à commencer par les entreprises du CAC 40, permettra de gérer les ressources du pays en fonction des besoins du plus grand nombre, et non plus du profit privé de quelques uns. Ce programme socialiste est la seule alternative sérieuse au capitalisme en crise. Le PCF doit le remettre au coeur de sa politique et de son action.

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