La Grande-Bretagne est plongée dans une profonde crise politique. Elu il y a à peine un an, le premier ministre travailliste Keir Starmer est aujourd’hui profondément impopulaire. D’après un sondage de YouGov, il ne bénéficie plus que de 22 % d’opinions favorables.

L’explication de cette impopularité est simple. Le parti travailliste (le Labour) a reçu une majorité écrasante aux élections de l’été dernier (411 députés sur 650 à la Chambre des Communes) parce que les travailleurs et la jeunesse britanniques espéraient qu’il romprait avec les brutales politiques d'austérité mises en œuvre durant les 14 années de gouvernement conservateur.

Au lieu de cela, l’austérité a continué, tandis que le chômage et l’inflation ne cessaient de croître. Le gouvernement Starmer s’est attaqué aux allocations des personnes handicapées, aux subventions que les plus pauvres recevaient pour se chauffer en hiver, etc. Près de 10 000 postes de fonctionnaires vont être supprimés prochainement tandis que le gouvernement continue de démanteler le système de santé public, le NHS.

Démagogie réactionnaire

En l’absence d’une alternative sur la gauche, une partie de la colère accumulée dans les profondeurs de la société trouve une expression déformée et réactionnaire sur la droite. Le démagogue Nigel Farage combine ainsi quelques revendications sociales – notamment la défense du NHS – à une rhétorique xénophobe. Les sondages affirment que son parti, Reform UK, remporterait une majorité écrasante si une élection devait avoir lieu aujourd’hui.

De plus en plus impopulaire, Starmer tente de concurrencer la xénophobie et le racisme de Farage. Le premier ministre travailliste a été jusqu’à faire référence dans un discours au politicien raciste Enoch Powell (1912-1998), qui fut l’un des principaux inspirateurs de l’extrême-droite britannique. Joignant les actes à la parole, son gouvernement a aussi intensifié la répression des migrants, dont Starmer s’est « réjoui » en janvier d’avoir fait déporter un « nombre record ». En juillet, son gouvernement a signé avec la France un accord qui intensifie la répression des migrations dans la Manche. Au fond, Starmer et Farage appliquent tous deux la même politique : détourner vers les « étrangers » la colère provoquée par la crise du système capitaliste.

Le 13 septembre, une manifestation appelée par l’agitateur d'extrême-droite Tommy Robinson a réuni près de 100 000 personnes dans les rues de Londres. Sa composition était hétérogène : à un noyau dur d'authentiques voyous fascistes s’agglomérait une masse de travailleurs en colère contre le statu quo et désorientés par la rhétorique raciste de la bourgeoisie, mais aussi par la faillite de la gauche réformiste.

Ni les grandes directions syndicales, ni les dirigeants de la gauche réformiste n’ont en effet été capables de proposer une solution claire, sur une base de classe, aux problèmes du capitalisme. Incapables de mobiliser les travailleurs et la jeunesse, ils ont laissé le champ libre à des aventuriers réactionnaires comme Farage et Robinson.

Crise de la gauche réformiste

En juillet, l’ancien dirigeant du parti travailliste Jeremy Corbyn et la députée de gauche Zarah Sultana ont annoncé publiquement la prochaine création d’un nouveau parti à la gauche du Labour. Cette annonce a suscité un immense enthousiasme : près de 800 000 personnes se sont inscrites pour y adhérer. C’était une démonstration éclatante du potentiel qui existe pour une alternative de gauche au Labour de Starmer. Mais, après cette annonce, plus rien n’a été fait pendant de longues semaines. Jusqu’à ce que, à la mi-septembre, une crise ouverte n’éclate entre Corbyn et Sultana, tous deux s’accusant mutuellement de manœuvrer pour s’accaparer la direction du futur parti.

Des différences politiques séparent ces deux dirigeants réformistes. Corbyn insiste pour que la gauche adopte un programme très modéré afin de ne pas effaroucher les « classes moyennes » et de pouvoir nouer des accords avec les parlementaires libéraux. C’est précisément cette modération et ce refus de rompre avec l’aile droite du réformisme lorsqu’il était le dirigeant du Labour qui a permis à la droite de reprendre finalement le contrôle du parti. De ce point de vue, Sultana semble plus radicale que Corbyn. C’est elle qui a par exemple acté la rupture avec le Labour et poussé pour l’annonce de la création d’un nouveau parti.

La classe ouvrière a besoin d’un programme clair pour pouvoir opposer son unité à l’establishment capitaliste et aux démagogues de droite. Mais, au lieu de débattre ouvertement de leurs divergences et de laisser ensuite les militants du futur parti décider démocratiquement dans le cadre d’un congrès, Corbyn et Sultana manœuvrent dans les coulisses et n’offrent aux travailleurs et aux jeunes que le spectacle démoralisateur d’un affrontement apparemment dénué de principes.

Corbyn et Sultana sont tous deux soumis à d’énormes pressions de leur base pour se rabibocher. Il est impossible de savoir si cela sera possible. Mais, quoi qu’il en soit, une unité reposant sur la seule base d’un compromis d’appareil, sans une discussion démocratique sur les idées et le programme, ne pourra pas tenir très longtemps.

Des millions de jeunes et de travailleurs cherchent une alternative révolutionnaire à la crise du capitalisme. Nos camarades du Revolutionary Communist Party continueront à tout faire pour les gagner aux idées et aux méthodes du communisme !

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