La chute de François Bayrou a été célébrée, hier soir, par des « pots de départ » organisés devant un certain nombre de mairies. De manière générale, elle a été accueillie avec satisfaction par des millions de jeunes et de travailleurs.

Pour se consoler, Bayrou pourra toujours se targuer d’avoir tenu six mois de plus que son prédécesseur, Michel Barnier. Le « mérite » en revient aux dirigeants du RN, du PS et de la plupart des confédérations syndicales (via le « conclave » sur les retraites), qui ont offert à Bayrou un sursis, début 2025, ce qui a permis l’adoption d’un budget austéritaire.

Cet été, Bayrou a chargé la barque ; il a annoncé un budget encore plus réactionnaire pour 2026. Il tablait sur le soutien du RN et/ou du PS. En soi, ce pari était déjà très risqué, car les dirigeants du RN et du PS ont beau être de fidèles serviteurs de la classe dirigeante, ils ne sont pas entièrement disposés au suicide politique. Mais c’est l’émergence du mouvement du 10 septembre qui a porté le coup de grâce au gouvernement Bayrou. En programmant sa propre chute pour le 8 septembre, il cherchait avant tout à désamorcer un mouvement social soutenu par une très grande majorité de la population.

Du haut de sa colossale impopularité, Macron a informé le bon peuple qu’il allait rapidement nommer un nouveau Premier ministre. Cependant, comme nous l’écrivions dans le dernier éditorial de Révolution : « un nouveau Premier ministre issu du "socle commun", sur simple nomination, serait d’emblée très impopulaire. Ce serait une provocation, une raison de plus de "tout bloquer". » Soit dit en passant, il en irait de même si Macron nommait un Premier ministre prétendument « de gauche », lequel annoncerait d’emblée une politique… de droite (austéritaire).

Les marchandages, postures et petits calculs ont repris de plus belle aux sommets du RN, du PS, des Verts et du PCF. De leur côté, un nombre croissant de députés LR se préparent à une alliance formelle avec le RN, dans la perspective d’élections législatives anticipées : d’où les 13 votes contre et les 9 abstentions des LR, hier. Mais dans l’immédiat, l’essentiel est ailleurs : dans la rue et dans les entreprises. S’il est puissant et, surtout, s’il déclenche un mouvement de grèves reconductibles, le mouvement du 10 septembre balayera l’écheveau de manœuvres contradictoires qui agitent les hautes sphères de la vie politique.

Aujourd’hui, les députés de la FI déposeront une motion de destitution du président de la République. Dans le même temps, Mélenchon et ses camarades appellent le peuple à se mobiliser massivement, à partir du 10 septembre, pour contraindre Macron à la démission. Cette approche offensive tranche avec la modération du reste de « la gauche » parlementaire. Ceci dit, au seuil du 10 septembre, il faut aller nettement plus loin.

Comme nous l’écrivions récemment : « la question fondamentale que posera le mouvement du 10 septembre, s’il parvient à "tout bloquer" durablement, dépassera largement le sort d’Emmanuel Macron. S’ils parviennent à bloquer l’économie, les travailleurs démontreront à tous – et d’abord à eux-mêmes – qu’ils sont la force décisive de la société. Pas une lumière ne brille et pas une roue ne tourne sans leur aimable permission. Leur travail est aussi la source unique des profits faramineux de la classe dirigeante, au nom desquels celle-ci exige un plan d’austérité drastique et la destruction des services publics.

« Puisque les travailleurs créent toutes les richesses, ils peuvent et doivent diriger la société. D’où notre mot d’ordre : "pour un gouvernement des travailleurs". A première vue, il peut sembler abstrait, hors de portée. Mais en réalité, ce mot d’ordre s’imposera à la conscience de millions de salariés lorsque leur mobilisation collective – dans une grève massive et reconductible – démontrera que, sans eux, la vie économique et sociale s’arrête.

« L’étape suivante, qui en découle immédiatement, c’est la conviction que la société fonctionnera bien mieux une fois débarrassée de la poignée de parasites géants qui la saccagent. Les travailleurs au pouvoir sauront réorganiser l’économie sur des bases rationnelles et démocratiques. Ils commenceront par exproprier la grande bourgeoisie, les grands moyens de production et d’échange, qu’ils soumettront alors à la satisfaction des besoins du plus grand nombre. Une fois supprimée l’infernale course aux profits, les énormes richesses industrielles et technologiques permettront d’éliminer rapidement toutes les formes de misère et de réduire graduellement le temps de travail. »

Tel est l’axe central du programme que le Parti Communiste Révolutionnaire défendra dans les mobilisations du 10 septembre et des jours suivants.

Tu es communiste ? Rejoins-nous !

Un membre du PCR s'implique directement dans le travail du parti. Cela signifie recruter d'autres communistes et les organiser dans des cellules communistes, tout en étudiant la théorie marxiste et en diffusant les idées communistes dans le mouvement. Le parti fournira des ressources politiques, des conseils et des outils pour t'aider dans cette activité.

Un soutien du PCR contribue à la construction du parti en payant une cotisation mensuelle, et n'est pas obligé de participer activement au travail quotidien du parti. Tu recevras un abonnement PDF au journal mensuel du parti, Révolution.

Nous sommes entièrement autofinancés. L'argent récolté nous permet de financer nos locaux, de développer notre maison d'édition et notre journal, d'imprimer des affiches et des tracts. En mettant en place une cotisation mensuelle, tu nous aideras à construire un authentique Parti Communiste Révolutionnaire !