I l est très difficile, ces temps-ci, de formuler des perspectives économiques à court et moyen termes. Après avoir annoncé des droits de douane de 145 % contre la Chine, Washington a décrété une « pause » de 90 jours. Puis, 48 heures après avoir menacé les capitalistes européens de taxer leurs marchandises à hauteur de 50 %, Trump a repoussé l’échéance du 1er juin au 9 juillet. Dans les deux cas, bien sûr, de nouveaux revirements sont possibles.

Ceci dit, la tendance générale qui se dessine est très claire : les tensions protectionnistes ne cessent de croître. Ce processus est engagé depuis plusieurs années et sous différentes formes. Il y a non seulement la hausse des droits de douane, mais aussi les subventions publiques aux entreprises, l’établissement de « normes » productives qui visent (en fait) à protéger les marchés intérieurs, et toute une série de mesures de « préférence nationale » telles que le Buy American Act réactivé par Barrack Obama, aux Etats-Unis, et prolongé par tous ses successeurs à la Maison-Blanche.

De ce point de vue, la dynamique actuelle marque surtout l’accélération brutale – et chaotique – d’une tendance à l’œuvre depuis plus d’une décennie. Ainsi, les droits de douane moyens des Etats-Unis sont de 17,8 %, soit sept fois plus qu’avant le retour au pouvoir de Donald Trump.

Par-delà les soubresauts « tactiques » de Trump, sa politique protectionniste découle d’un fait massif et indiscutable : l’impérialisme américain reste le plus puissant au monde, mais il est engagé dans un déclin relatif – en particulier face à son principal rival, l’impérialisme chinois, qui est de plus en plus compétitif. Trump en prend acte et agit en conséquence. Son protectionnisme est certes agressif, mais c’est d’abord une politique défensive.

Dans le système capitaliste, c’est la compétitivité qui est décisive, en dernière analyse. Or depuis la moitié des années 90, la productivité du travail, en Chine, a augmenté de 7 à 10 % chaque année, soit bien plus qu’aux Etats-Unis (1,2 % par an dans la décennie de 2010, par exemple). Combiné à la saturation des marchés depuis la crise de 2008, ce déclin relatif de la première puissance mondiale signifie que la grande bourgeoisie américaine ne peut plus s’en remettre entièrement au libre-échange pour défendre ses parts de marché.

Deux faces d’une même pièce

Dans ce contexte, un vieux débat refait surface dans la gauche internationale: libre-échange ou protectionnisme ? Pour le mouvement ouvrier, cette question comporte un danger intrinsèque : celui de prendre position pour l’un ou l’autre. En réalité, ni le libre-échange, ni le protectionnisme (même « solidaire ») ne peuvent répondre aux aspirations des travailleurs qui voient leurs emplois et leurs conditions de vie menacés par la montée des tensions entre les grandes puissances. C’est ce que nous démontrerons ci-dessous.

Tout d’abord, soulignons que le libre-échange et le protectionnisme ont toujours coexisté, sous le capitalisme. Le libre-échange est la situation idéale pour une économie capitaliste florissante, conquérante et compétitive, qui cherche à exporter ses marchandises aux quatre coins du monde. Mais le protectionnisme est un instrument indispensable aux différentes bourgeoisies nationales qui veulent protéger leur marché intérieur – et donc leur industrie nationale – face à des économies rivales et plus performantes. Dans la phase ascendante du capitalisme, le protectionnisme était nécessaire pour développer de puissantes industries nationales capables, dans un deuxième temps, de rivaliser sur le marché mondial.

Le développement historique de l’économie britannique est une bonne illustration de ce processus. C’est d’abord à l’abri de barrières douanières, à la fin du XVIIIe siècle, que la Grande-Bretagne a développé une économie capable d’étendre sa domination mondiale à partir du milieu du XIXe siècle. Elle s’est alors convertie au libre-échange, tandis que les autres bourgeoisies européennes ont protégé leurs économies nationales par des mesures protectionnistes. Ceci dit, tout en professant le libre-échange en Europe, la Grande-Bretagne appliquait le protectionnisme dans ses colonies, où la couronne britannique imposait son monopole via un principe de « préférence impériale ».

Ainsi, libre-échange et protectionnisme sont loin d’être incompatibles. Selon leurs intérêts du moment, les bourgeoisies appliquent l’une ou l’autre de ces politiques. Quant à la classe ouvrière, elle reste exploitée et opprimée dans les deux cas.

Le libre-échange a joué un rôle progressiste, historiquement, dans la mesure où il a contribué au développement des forces productives à l’échelle mondiale. En liant étroitement les économies des différents pays, le libre-échange a permis de réaliser de grandes économies d’échelle et d’accroître la division internationale du travail. Le résultat en fut l’augmentation de la productivité globale. Or comme l’expliquait Marx, c’est là une prémisse essentielle du communisme, qui reposera sur des forces productives hautement développées.

Cependant, le capitalisme a fini par épuiser son rôle progressiste, et la « mondialisation » a débouché sur la situation actuelle – avec ses crises, ses guerres et ses inégalités criantes. Pour les masses des pays soumis à l’impérialisme, la mondialisation s’est accompagnée d’une exploitation et d’une oppression brutales.

Dans les pays capitalistes les plus développés, des pans entiers de l’industrie ont été décimés. Aux Etats-Unis, par exemple, 7200 usines ont fermé depuis l’entrée en vigueur, en 1994, de l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada (ALENA). Près de 5 millions d’emplois industriels ont été perdus aux Etats-Unis. De manière générale, les grands gagnants de la « mondialisation » furent les capitalises du monde entier – et en particulier ceux des puissances impérialistes.

Il n’est pas surprenant que les effets dévastateurs du libre-échange, ces dernières décennies, aient fini par trouver une expression politique dans le soutien d’une partie de la classe ouvrière aux politiques protectionnistes de Trump et d’autres démagogues réactionnaires de son genre. C’était d’autant plus inévitable en l’absence d’une alternative claire – c’est-à-dire socialiste – de la part des dirigeants officiels du mouvement ouvrier. Ces derniers soutiennent soit le libre-échange, soit le protectionnisme, d’une façon plus ou moins directe.

Loin d’être une alternative progressiste au libre-échange, le protectionnisme a des effets au moins aussi dévastateurs. C’est que le problème n’est pas le libre-échange en lui-même, mais l’impasse du système capitaliste. Le déclin industriel des Etats-Unis n’est pas directement imputable au libre-échange : sa cause fondamentale se trouve dans la crise organique dans laquelle le capitalisme mondial est plongé depuis 2008. Dans ce contexte, les mesures protectionnistes ne peuvent qu’aggraver la situation.

Catastrophes économiques et sociales

Ce fut le cas dans les années 1930. Après le krach boursier de 1929, la récession qui frappa l’économie mondiale se transforma en profonde dépression – précisément en conséquence des mesures protectionnistes qui furent appliquées par de nombreux pays.

Sur le papier, le protectionnisme semble tout à fait approprié pour une économie isolée. Mais en appliquant des mesures protectionnistes, un pays est inévitablement confronté à des mesures de représailles de la part des autres pays ! Ainsi, lorsque les Etats-Unis ont introduit la loi Hawley-Smoot (1930), qui augmentait les droits de douane sur 20 000 produits, le Canada, la France et la Grande-Bretagne ont répliqué par des droits de douane visant les exportations américaines.

Le commerce mondial chuta de plus de 60 %, la production industrielle américaine de 46 %. Pour les travailleurs, les conséquences furent dramatiques : chômage de masse, baisse des salaires, effondrement des conditions de vie. En 1933, le taux de chômage atteignait 25 % aux Etats-Unis. Deux millions d’Américains étaient sans-abri.

Aujourd’hui, l’économie mondiale est encore plus étroitement intégrée qu’elle ne l’était dans les années 30. Le commerce mondial est 20 fois supérieur, en volume, qu’au seuil des années 1930. Les mesures protectionnistes sont d’autant plus dangereuses pour l’économie mondiale, de nos jours. Les impacts de la crise du COVID et de la guerre en Ukraine sur le commerce mondial et les chaînes d’approvisionnement ont donné un avant-goût des conséquences d’une politique protectionniste à grande échelle.

L’intensification de la guerre commerciale entre la Chine, les Etats-Unis et l’Europe pourrait plonger le monde dans la récession. D’ores et déjà, l’ensemble des prévisions économiques ont été revues à la baisse. La croissance du PIB des pays de l’OCDE est en recul : 0,1 % au premier trimestre 2025. Mi-mai, l’agence de notation Moody’s a dégradé la note des Etats-Unis, invoquant la perspective d’une hausse du déficit fédéral à 9 % du PIB d’ici 2035.

En outre, l’augmentation des droits de douane aura de lourdes conséquences sur le prix des marchandises. Walmart, le géant américain de la distribution, a déjà annoncé une hausse des prix des fournitures scolaires et des cadeaux de Noël. Une étude produite par l’université de Yale estime que si les droits de douane en restent à leur niveau actuel, une famille américaine devra dépenser 2800 dollars de plus, en moyenne, pour acheter les mêmes produits que l’année dernière. 

Face à l’incertitude économique, de nombreuses entreprises ont revu leurs activités à la baisse. La réduction de l’offre aura aussi une conséquence sur les prix. Trump lui-même a reconnu que sa politique protectionniste aurait des effets inflationnistes. Il déclarait récemment : « peut-être que les enfants auront deux poupées au lieu de 30 ! Et peut-être que les deux poupées coûteront quelques dollars de plus que d’habitude. »

Cette remarque n’est pas anecdotique. Elle reflète l’attitude de tous les gouvernements bourgeois face à la crise : « il faut se serrer la ceinture », « tout le monde doit contribuer », etc. Le gouvernement français ne fait pas exception. Bayrou a annoncé que le budget de 2026 demanderait « un effort à tous les Français ». Traduction : le gouvernement prépare un plan d’austérité massif qui frappera durement et exclusivement les travailleurs, au profit des plus riches. Mais après des décennies d’austérité, ces nouvelles attaques auront un impact, tôt ou tard, sur la conscience de couches toujours plus larges du salariat et de la jeunesse. Le soutien passif qu’une partie de la classe ouvrière accorde au protectionnisme, faute d’alternative crédible, fera place à une explosion de la lutte des classes.

Un protectionnisme « solidaire » ?

A gauche, de nombreuses voix s’élèvent pour critiquer le protectionnisme de Trump. C’est le cas notamment de la France insoumise, qui a publié le 16 avril dernier un document intitulé : « Face à Trump, 10 mesures urgentes de protectionnisme solidaire que doit prendre la France ». Il vaut la peine de s’y arrêter un moment.

« Nous ne sommes pas dupes », explique ce document. « La guerre commerciale de Trump est celle d’un empire capitaliste pour garantir sa domination sur le monde. Le prix social sera terrible. De telles hausses de droits de douane conduiront à une forte inflation, frapperont d’abord les plus pauvres et provoqueront la déstabilisation brutale de nombreuses filières. »

C’est exact : les mesures protectionnistes seront payées par les travailleurs et les couches les plus précaires de la société, comme nous l’avons souligné plus haut. Mais pour le reste, la « domination [des Etats-Unis] sur le monde » est une formule erronée, de nos jours. Les Etats-Unis ne sont plus la seule superpuissance mondiale. La Chine est désormais une rivale de taille – et toujours en pleine ascension – de l’impérialisme américain. C’est précisément ce dont Trump prend acte. Sa politique protectionniste ne vise pas une domination exclusive du monde ; pour cela, c’est une politique de libre-échange agressive qui serait requise. La politique de Trump vise à défendre le marché intérieur américain et les positions actuelles des Etats-Unis face aux assauts de l’impérialisme chinois.

Cette « erreur », dans le document de la FI, n’est pas secondaire. A sa lecture, il semblerait qu’il y ait une seule puissance impérialiste au monde : les Etats-Unis. Et la Chine ? Et, surtout, la France ? De fait, la FI fait abstraction du caractère impérialiste du capitalisme français. C’est sur la base de cette « erreur » que se déploie sa théorie fumeuse du protectionnisme « solidaire », car il eut été trop ridicule de défendre un impérialisme « solidaire ».

Les dirigeants de la FI écrivent : « [Les mesures de Trump] n’ont rien à voir avec notre proposition de protectionnisme solidaire et négocié au service de la paix. Elle est fondée sur une planification de la production en fonction des besoins humains, le partage des richesses et le respect des partenaires commerciaux dans le monde. Elle a donc exclu la brutalisation des relations, les menaces, le chantage commercial et les ventes forcées. »

Au protectionnisme « brutal » de Trump, la FI oppose donc un protectionnisme aimable et tendre, c’est-à-dire « solidaire et négocié au service de la paix». C’est absurde. Dans une guerre commerciale entre puissances impérialistes, les « négociations » – quand elles ont lieu – ne se fondent pas sur l’amour de la « paix », de l’environnement et des travailleurs, mais sur un rapport de forces « brutal », par définition. Dès lors, le seul effet prévisible des mesures protectionnistes promues dans le document de la FI, ce ne serait pas la paix mondiale et le bien être des travailleurs, mais des mesures de rétorsion « brutales » de la part des Etats-Unis (entre autres).

Par exemple, la FI propose d’« interdire l’importation de tout produit ne respectant pas les normes de production françaises et entraînant ainsi un risque pour la santé et le vivant ». D’une part, c’est déjà en partie le cas, et c’est précisément ce dont se plaint Trump, qui considère (à juste titre) que les « normes » en question sont autant de prétextes, la plupart du temps, pour protéger les marchés français et européens des marchandises américaines. D’autre part, on ne voit pas bien où se situe la « négociation » dans cette mesure proposée par les dirigeants de la FI. S’imaginent-ils que les Etats-Unis, la Chine, etc., en prendront simplement acte, sans réagir ? Il est évident, au contraire, que tous les pays concernés répondront « brutalement » en prenant des mesures de rétorsion équivalentes, c’est-à-dire en pénalisant les exportations françaises vers leurs marchés respectifs. Tels seraient les termes «brutaux» de la « négociation », d’entrée de jeu !

Soit dit en passant, si les dirigeants de la FI étaient cohérents, ils devraient aussi suggérer aux autres puissances impérialistes d’interdire l’importation d’un certain nombre de marchandises françaises « entraînant un risque pour la santé et le vivant », car les multinationales françaises en produisent et en exportent un nombre assez considérable. A cet égard, faut-il rappeler la longue liste des scandales sanitaires qui ont touché les secteurs pharmaceutique et agro-alimentaire français, ces dernières années ?

L’usine à gaz protectionniste et fiscale que constituent les « 10 mesures » de ce document de la FI ne réglerait aucun des problèmes des travailleurs français. Et pour cause : c’est en réalité une tentative – forcément vouée à l’échec – de résoudre la crise économique et sociale, en France, sans toucher à la grande propriété capitaliste, c’est-à-dire à la propriété privée des grands moyens de production. Seul un court passage de ce document propose très prudemment « une prise de participation de la puissance publique dans des entreprises stratégiques, pouvant aller jusqu’à une renationalisation ». Ce « pouvant aller jusqu’à » est un chef-d’œuvre de modération réformiste. Il ne troublera pas le sommeil des bonzes du CAC 40.

Souveraineté nationale ?

Au fond, le protectionnisme « solidaire » est une aberration économique. Poussé à son terme logique, il revient à proposer de faire tourner la roue de l’histoire à l’envers, c’est-à-dire à en revenir à une production strictement nationale. Un tel processus – qui est impossible, en réalité – aurait des conséquences profondément réactionnaires.

Le capitalisme a créé une économie mondialisée et hautement intégrée. Les forces productives ont définitivement dépassé les limites des Etats-nations. Ces limites constituent précisément – avec la propriété privée des moyens de production – l’un des deux obstacles à la croissance des forces productives, sous le capitalisme. Le développement continu du commerce mondial, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, était une façon de dépasser cet obstacle, ne serait-ce que partiellement. Revenir sur ce processus pour tenter de réenfermer les forces productives dans le carcan des Etats-nations ne peut qu’exacerber la crise de surproduction et le chaos général à l’échelle mondiale.

Dans un article publié en 1933 et intitulé « Nationalisme et vie économique », Trotsky expliquait : « La tâche progressive qui consiste à savoir adapter l’arène des rapports économiques et sociaux à la nouvelle technologie est renversée et devient un problème de savoir comment restreindre et diminuer les forces productives afin de les adapter aux vieilles arènes nationales et aux vieilles relations sociales. Des deux côtés de l’Atlantique, on gaspille une énergie mentale considérable en vains efforts pour résoudre le fantastique problème qui consiste à faire revenir le crocodile dans l’œuf. Le nationalisme économique ultra-moderne est irrévocablement condamné par son propre caractère réactionnaire ; il retarde et abaisse les forces productives de l’homme. » La contradiction est d’autant plus prégnante aujourd’hui que les forces productives se sont considérablement développées depuis 1933.

L’idée d’une « autarcie » économique, à l’échelle de chaque nation, a ceci d’absurde qu’elle implique de développer toutes les branches industrielles dans tous les pays, afin que chacun ait accès à l’ensemble des marchandises nécessaires. Abstraction faite du « petit » problème de la répartition inégale, sur la planète, des sources de matières premières, cela entraînerait des dépenses exorbitantes. Il faudrait des années pour reconstruire une base industrielle entièrement diversifiée. Par exemple, Intel estime qu’il faut 3 à 4 ans, 7000 ouvriers et la modeste somme de 10 milliards de dollars pour construire une seule usine de semi-conducteurs, un composant indispensable à l’économie moderne.

La solution n’est donc pas de développer l’ensemble des industries, dans chaque pays, afin d’y garantir une prétendue « souveraineté nationale ». Ce qui est requis, c’est une planification mondiale et rationnelle des ressources productives. Aujourd’hui, la production et l’échange des marchandises sont abandonnés à l’anarchie du marché, avec toutes les aberrations écologiques et sociales que cela entraîne. En réorganisant l’économie mondiale sur des bases socialistes, c’est-à-dire en collectivisant les grands leviers de l’économie sous le contrôle démocratique des travailleurs, on pourra enfin soumettre la production aux seuls besoins de la population – et non plus à la soif de profits de quelques-uns.

Internationalisme ouvrier et programme communiste

Ni le libre-échange, ni le protectionnisme ne constituent une solution au chaos actuel, car il n’y a pas de solution sur la base du capitalisme. Le protectionnisme, aussi « solidaire » soit-il, affaiblit la classe ouvrière en nuisant à son unité – car il revient, au bout du compte, à tenter d’exporter le chômage. Il met en compétition les classes ouvrières des différents pays, et même les travailleurs d’un même pays, car certaines industries seraient plus fortement impactées que d’autres par des mesures protectionnistes.

Nous ne devons faire aucune concession à ces idées réactionnaires. Il est donc inacceptable que les directions du mouvement ouvrier s’en réclament et précipitent les travailleurs dans le piège tendu par leur bourgeoisie. Le seul moyen de protéger les emplois et de garantir de bonnes conditions de vie, dans tous les pays, c’est l’internationalisme ouvrier et la lutte pour le socialisme. Contre les capitalistes du monde entier, le mouvement ouvrier international doit opposer un programme de lutte de classe indépendant.

En s’opposant à la fois au libre-échange et au protectionnisme, les communistes n’appellent pas à la passivité. Au contraire ! Face à la crise du capitalisme, le mouvement ouvrier doit s’organiser et préparer la riposte. Le rôle des dirigeants syndicaux n’est pas de trouver des astuces pour forcer les patrons à investir, mais d’expliquer aux travailleurs qu’ils ne doivent compter que sur leurs propres forces.

Face au chômage de masse, il faut lutter pour l’échelle mobile des heures de travail, c’est-à-dire pour la répartition du travail disponible entre tous les travailleurs, sans baisse de salaire.

Cependant, une telle mesure doit s’accompagner d’une offensive contre la grande propriété capitaliste. On ne contrôle pas ce qu’on ne possède pas. La mobilisation doit donc être orientée vers l’objectif de prendre le contrôle de l’économie. Toute entreprise qui menace de fermer en invoquant la guerre commerciale doit être expropriée et nationalisée, sous le contrôle démocratique des travailleurs et sans compensation pour les gros actionnaires.

De manière générale, il faut arracher les grands leviers de l’économie des mains de la poignée de parasites qui en usent et en abusent. C’est tout à fait possible. La mondialisation n’a pas seulement donné lieu à la domination sans conteste des monopoles. Elle a aussi développé une puissante classe ouvrière à l’échelle internationale. C’est pourquoi notre mot d’ordre doit être : ni le libre-échange, ni le protectionnisme, mais le socialisme !

 

 

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