Le mois dernier, le ministère de l’Intérieur a pondu un rapport au titre solennel : « Frères musulmans et islamisme politique en France ». On y découvre que la confrérie compterait seulement 400 à 1000 militants – pour 5 à 6 millions de musulmans –, qu’elle décline, et que ses finances fondent.
Comme il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent, les hauts-fonctionnaires se sont fendus de projections inquiétantes : selon « certains spécialistes », des villes pourraient passer sous contrôle islamiste d’ici 10 ans. Des élus seraient déjà « proches » de la mouvance. Et pour faire savant, ils ont même baptisé ce phénomène « l’islam municipal ». Bien sûr, aucune de ces affirmations n'est sourcée.
Depuis la publication du rapport, c’est le bal des surenchères. Léna Situations a été accusée d’« entrisme » pour avoir osé porter une tenue jugée « trop couvrante » à Cannes, Macron a convoqué un conseil de défense et Retailleau a aligné les propositions islamophobes comme d’autres les tweets.
L'objectif de cette énième campagne raciste et islamophobe est de détourner l’attention des vrais problèmes. « Diviser pour mieux régner » : une stratégie aussi vieille que cynique.