350 militants se sont réunis pendant 6 jours, en Italie, pour le premier Congrès de l’Internationale Communiste Révolutionnaire (ICR). Les deux-tiers étaient des délégués élus dans les 24 sections nationales de l’ICR. Les travaux du Congrès ont aussi été suivis en ligne par des milliers de nos camarades à travers le monde.
Perspectives mondiales
Les deux premiers jours ont été consacrés aux « perspectives mondiales », à l’appui d’un document que nous publierons prochainement. Cette discussion a permis de saisir les caractéristiques fondamentales de la situation internationale, qui est marquée par la crise organique du capitalisme et par une intensification des rivalités inter-impérialistes, sur fond de déclin relatif de l’impérialisme américain. La première puissance mondiale est confrontée à la rivalité croissante de l’impérialisme chinois, d’une part, et d’autre part à la défaite de l’OTAN en Ukraine, face à la Russie.
De manière générale, on assiste aux soubresauts d’une transformation qualitative du rapport de forces entre puissances impérialistes. C’est ce qui explique la politique de Donald Trump – et la panique qu’elle provoque parmi les bourgeoisies européennes. L’impérialisme américain veut consacrer ses forces à la défense de son pré-carré (le continent américain) et de ses intérêts face à la Chine. Dans ce contexte, les Etats européens – petits et divisés – sont renvoyés à leur véritable rang dans le concert des nations : le deuxième, voire le troisième.
Cette situation prépare des explosions de la lutte des classes dans tous les pays. Les crimes de l’impérialisme au Moyen-Orient – et en particulier le génocide des Gazaouis – alimentent la colère brûlante des masses de la région, dont les régimes corrompus pourraient être balayés par une nouvelle vague révolutionnaire. En Europe, la crise économique, l’austérité drastique et l’augmentation des dépenses militaires vont susciter de puissantes mobilisations sociales. Aux Etats-Unis, la démagogie « populiste » de Trump est sans effets sur la crise du capitalisme américain, ce qui prépare un virage à gauche d’une large fraction de son électorat ouvrier.
Sur tous les continents, la polarisation politique et l’instabilité sociale vont s’accentuer. Grâce à son analyse et son programme marxistes, l’ICR interviendra avec énergie dans les luttes sociales, y développera ses forces et son influence, dans l’objectif de doter la classe ouvrière mondiale d’une authentique direction révolutionnaire.
La dégénérescence de la IVe Internationale
Le troisième jour du Congrès a été consacré à l’histoire de la dégénérescence de la IVe Internationale après l’assassinat de son fondateur, Léon Trotsky, en août 1940. Cette discussion était d’autant plus nécessaire que, ces dernières années, l’ICR a gagné des milliers de jeunes militants qui veulent connaitre l’histoire de leur organisation.
L’ICR n’est pas tombée de la dernière pluie. Elle est l’héritière des idées et des combats de Marx, Engels, Lénine et Trotsky. Après la mort de ce dernier, notre camarade Ted Grant (1913-2006) a consacré sa vie à la défense des idées authentiques du marxisme, dans un contexte où les dirigeants officiels de la IVe Internationale – Cannon, Pablo, Mandel, Franck, etc. – multipliaient les erreurs ultra-gauchistes et opportunistes. Dans la foulée de la Seconde Guerre mondiale, ils se contentaient de répéter les perspectives développées par Trotsky en 1938, alors même qu’une partie de ces perspectives ne s’est pas réalisée (l’effondrement du stalinisme, notamment).
Au lieu de comprendre la méthode de Trotsky, les dirigeants de la IVe Internationale ont transformé ses idées en autant de formules rigides. A l’inverse, Ted Grant a appliqué la méthode du marxisme à la réalité concrète des Trente Glorieuses, de la Guerre froide, des révolutions coloniales et de tous les grands événements de la deuxième moitié du XXe siècle.
Ted Grant a été exclu à trois reprises de la IVe Internationale, après quoi il a définitivement tourné le dos à cette organisation – aujourd’hui morte et enterrée – pour s’engager dans la construction d’une nouvelle Internationale, qui en juin 2024 a pris le nom d’Internationale Communiste Révolutionnaire.
Pour préparer cette discussion, un long document a été publié ; il sera bientôt disponible en français.
Construire l’ICR
Le reste du Congrès a été consacré à nos finances, à l’élection de la direction de l’ICR, à notre campagne pour la libération de nos camarades pakistanais et, enfin, à la construction de nos forces aux quatre coins du monde.
Les progrès de notre Internationale, ces dernières années, découlent de notre défense des idées authentiques du marxisme, d’une part, et d’autre part de notre orientation vers les couches les plus radicalisées de la jeunesse.
Notre section britannique (le RCP) devrait franchir la barre des 1500 militants au cours des tous prochains mois. D’autres sections – Etats-Unis, Canada, Italie, Pakistan – s’orientent vers les 1000 militants. Une série de sections nationales visent les 500 militants à court terme. De manière générale, toutes les sections de l’ICR progressent, parfois très rapidement. Le Congrès a d’ailleurs voté l’adhésion formelle de la section irlandaise de l’ICR. La confiance et l’enthousiasme de nos rangs se sont reflétés dans le résultat (provisoire) de la collecte internationale : 502 000 euros. Il est d’ailleurs toujours possible d’y contribuer !