Acteur majeur de la production de micropuces en Europe, STMicroelectronics est implantée en France, notamment à Grenoble. Elle n’a pourtant payé aucun impôt sur les sociétés en 2017 et 2018 et n’a versé en 2023 qu’un montant très faible, de l’ordre de 100 000 euros.
Cette mansuétude du ministère de l’Economie s’accompagne depuis plusieurs années d’énormes subventions publiques dans le cadre du « plan Liberty », qui vise à concurrencer l’industrie taïwanaise. L’ancien ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, avait ainsi promis 2,9 milliards d’euros à STMicroelectronics, dont environ 500 millions ont déjà été versés.
En échange, l’entreprise s’était engagée à créer 1000 emplois – ce qui est peu au regard des sommes en question. Or, non seulement ces emplois n’ont pas été créés, mais 1000 suppressions de postes sont désormais prévues en 2025 !
Bruno Le Maire a par contre trouvé un emploi : il a été embauché chez ASML, une entreprise fabriquant des machines de lithographie qui est aussi le premier fournisseur de STMicroelectronics. La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique n’a rien trouvé à redire à cette « reconversion ».
Aujourd’hui, l’ex-ministre Le Maire se consacre à sa nouvelle activité : faire du lobbying auprès de l’Union européenne pour obtenir 50 à 100 milliards d’euros de subventions annuelles pour renforcer le secteur des micropuces.