Manifestations interdites, violences policières et poursuites judiciaires contre des militants, procédures de dissolution d’organisations de gauche : en France, la répression de nos droits démocratiques s’intensifie. Dans ce contexte, en novembre dernier, deux rapports parlementaires proposaient d’accentuer cette répression. L’un d’eux, consacré à « l’activisme violent », avait pour co-rapporteur un député de la NUPES, l’écologiste Jérémie Iordanoff.

Après un exposé des dangers que poserait le « séparatisme » ou « l’instrumentalisation des mouvements sociaux par l’ultra-gauche », ce rapport énumère les lois existantes qui pourraient être « mieux » utilisées pour réprimer les mouvements sociaux, puis formule une série de propositions avancées par les rapporteurs, ensemble ou séparément.

Citons quelques propositions formellement approuvées par Jérémie Iordanoff : « relever les peines prévues pour les violences volontaires commises contre les élus » ; « sanctionner de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende l’organisation du maintien ou de la reconstitution d’un groupement ou d’une association dissoute » (d’autres mesures proposées visent à faciliter les dissolutions) ; « renforcer la judiciarisation du renseignement […] en invitant les parquets à associer plus systématiquement les services de renseignement aux groupements locaux de prévention de la délinquance », c’est-à-dire multiplier les poursuites judiciaires basées sur des renseignements classés « secret défense », donc difficilement consultables par les avocats. Citons une dernière proposition, qui ne manque pas d’imagination : « accroître les investissements en matière de recherche sur l’intelligence artificielle, afin de lutter contre l’exploitation de cette technologie par des groupes activistes violents »… Chapeau l’artiste !

Pour faire bonne figure, le député EELV propose aussi de « favoriser le débat démocratique en refondant toutes les institutions de la Ve République », et notamment en supprimant le célèbre article 49-3 de la Constitution. Quelle hypocrisie ! Après avoir proposé de renforcer l’appareil d’Etat bourgeois au moyen d’une série de nouvelles mesures répressives, le député « de gauche » – ne riez pas ! – se demande s’il ne serait pas judicieux, dans le même temps, de rendre cet Etat plus « démocratique »

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