L’urgence climatique mobilise des millions de personnes – et notamment des jeunes – à travers le monde. Elles cherchent des méthodes de lutte plus efficaces, donc plus radicales, que celles proposées par les dirigeants écologistes habituels. C’est ce qui explique le succès d’Extinction Rébellion (XR), un mouvement qui se présente comme plus radical que les organisations écologistes traditionnelles.

On y trouve effectivement des éléments très positifs. Premièrement, XR souligne la nécessité d’actions et de mobilisations massives. Deuxièmement, le mouvement dénonce le « système » – et non les comportements individuels – comme étant la cause de la crise environnementale et des menaces qu’elle fait peser sur la civilisation humaine. Nous sommes tout à fait d’accord avec cela.

Une écologie « non-politique » ?

Cependant, une des faiblesses du mouvement est qu’il se définit comme « apolitique », dans le but déclaré de rassembler le plus largement possible, dans toutes les couches de la société. Mais c’est une illusion : les questions écologiques sont des questions politiques. Elles ne sont pas « au-dessus » de la lutte des classes.

La grande majorité de la pollution est causée par des multinationales, que possède et contrôle une toute petite minorité de la population : la bourgeoisie. Son « intérêt », c’est d’engranger un maximum de profits – et non de sauver la planète. Si les méthodes de production les plus polluantes sont aussi les plus « efficaces », c’est-à-dire les plus profitables, qu’il en soit ainsi : c’est « la loi du marché ». Les intérêts des jeunes et des travailleurs sont donc diamétralement opposés à ceux des capitalistes, sur cette question comme sur toutes les autres.

En outre, la bourgeoisie internationale ne dispose pas seulement d’un immense pouvoir économique. Forte de ce pouvoir, elle contrôle aussi le système politique et les grands médias. Les Etats et les gouvernements servent ses intérêts. Une écologie « apolitique », qui ferme les yeux sur les conflits de classe entre la bourgeoisie et la masse de la population, se condamne à l’impuissance.

« Convaincre les gouvernements » ?

C’est une des principales contradictions de XR : tout en dénonçant « le système » (capitaliste), ce mouvement veut « faire pression » sur les dirigeants politiques et économiques, à coup d’actions et de mobilisations spectaculaires.

Beaucoup de militants XR se déclarent même disposés à subir la répression. Mais des militants courageux peuvent se faire arrêter par centaines ou par milliers, le fonctionnement du système capitaliste continuera à pousser vers plus de pollution et plus de gâchis. Plutôt que d’essayer de l’améliorer en faisant appel à ses dirigeants actuels, qui défendent bec et ongles le capitalisme, il faut renverser ce système, et donc ses dirigeants. Mais les principaux animateurs de XR refusent de tirer cette conclusion, qui est éminemment politique.

Attaques

Malgré ces faiblesses, XR subit de nombreuses attaques. Toujours prête à servir la classe dirigeante, Ségolène Royal a même demandé à ce que ce mouvement soit « très rapidement » réprimé. C’est plus qu’une « maladresse » : cela reflète une profonde inquiétude de la bourgeoisie. Les politiciens bourgeois les plus lucides voient bien que ce qui attire beaucoup de jeunes, dans le mouvement XR, ce n’est pas son « apolitisme » déclaré, mais au contraire sa radicalité et sa dénonciation du « système ».

Cette radicalité montre qu’une partie importante de la jeunesse cherche des solutions à la crise écologique hors des sentiers battus de l’écologie bourgeoise (le « capitalisme vert »). Elle finira par les trouver dans les idées et le programme du marxisme révolutionnaire, qui défendent la nécessité d’une planification rationnelle et démocratique de l’économie mondiale, en lieu et place du chaos capitaliste.

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