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Le 14 octobre dernier Emmanuel Macron disait lors d’une interview « qu’il est dur d’avoir 20 ans en 2020. » Derrière cette formule se cache une réalité grave, la pandémie de Covid 19 et les confinements qui l’ont suivi ont profondément affecté la santé mentale de la population, et particulièrement des jeunes. Les solutions palliatives de « soins personnels » ne sont pas suffisantes. Pour sauver notre santé mentale, il faut prendre des mesures socialistes.

Les chiffres de la santé mentale des Français sont alarmants. Par exemple, d’après la Direction générale de la Santé, le nombre de personnes touchées par des états dépressifs a doublé depuis septembre dernier. Selon l’Observatoire de la Vie Etudiante, près d’un étudiant sur trois a présenté des signes de détresse psychologique pendant le premier confinement. Le même observatoire nous indique aussi que les jeunes âgés de 15 à 25 ans auraient jusqu’à quatre fois plus d’idées suicidaires que leurs aînés. Depuis septembre, les appels aux Bureaux d’aide psychologique universitaire (BAPU) ont quadruplés, menant le service à saturation. Rien d’étonnant, puisque les moyens alloués aux BAPU n’ont pas augmenté depuis leur création, il y a plus de 60 ans ! On compte seulement un psychologue universitaire pour 30 000 étudiants : impossible pour ces services de faire correctement leur travail. Cette situation va de pair avec l’explosion de la précarité étudiante qui était déjà énorme. D’après les chiffres du gouvernement, avant le premier confinement, 20% des étudiants vivaient déjà sous le seuil de pauvreté.

Après avoir stigmatisé les étudiants comme principal vecteur de la propagation du coronavirus, quelle est donc la réponse donnée par le gouvernement face à cette crise touchant de plein fouet la jeunesse ? Une aide dérisoire de 150 euros va être versée aux étudiants boursiers et aux étudiants de moins de 25 ans bénéficiaires des APL. Jean Castex a quant à lui a promis la création de 1600 référents sur les cités universitaires : des étudiants chargés de suivre et d’aider les étudiants les plus en difficulté. Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, a créé un numéro vert et a conseillé aux personnes atteintes de troubles psychiques « de rester en lien avec leur entourage et d’éviter d’être connecté à l’actualité toute la journée et d’organiser et rythmer leurs journées. » L’Etat avait aussi proposé à la rentrée les repas du Crous à 1 euro pour les boursiers, une mesure cache misère dont nous avions déjà parlé. Évidemment, rien de la part du gouvernement sur les conditions de vie catastrophiques au sein des cités universitaires et des logements étudiants, rien à propos des nombreux jobs étudiants qui ont tout simplement disparu, alors que plus de 50% des étudiants en dépendent. Rien de concret, rien qui ne puisse réellement aider les jeunes en détresse.

La dégradation mentale des étudiants va de pair avec la crise actuelle du capitalisme. Le système n’a plus rien à offrir à la jeunesse et les précipite dans un océan d’anxiété et de stress. Même avec un diplôme durement acquis, quelles sont les perspectives permises par le capitalisme ? Seulement du chômage de masse et une précarité sans fin. La stabilité financière, la possibilité de s’émanciper et des perspectives d’avenir sont essentielles pour une bonne santé mentale, et c’est impossible dans une société capitaliste qui a comme unique but une course infernale pour le profit.

Les enjeux autour des maladies psychiques sont des enjeux de santé urgents. Il faut investir massivement dans la santé, ce que le capitalisme est incapable de faire, comme nous l’a montré le honteux Ségur de la santé ayant suivi la première vague du Covid-19. Les étudiants n’ont que faire des conseils ridicules du gouvernement. Il faut recruter massivement pour pouvoir proposer des suivis efficaces pour ceux qui en besoin, avoir des services de santé publics gratuits, de qualité, et contrôlés démocratiquement par les travailleurs de la santé.

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