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Non à la fusion des facs de Paris 3, Paris 5 et Paris 7 !

Le 3 janvier dernier, le Conseil d’Administration (CA) de la faculté de Paris 7 s’est officiellement engagé dans le processus de fusion avec les universités de Paris 3 et Paris 5. En fait, cette fusion n’est qu’un prétexte pour la création d’un puissant secteur de médecine – au détriment de toutes les autres disciplines – qui serait reconnu à l’échelle internationale, c’est-à-dire à travers le classement de Shanghaï, classement mondial des universités.

L’expérience prouve que peu de temps après les fusions, on observe des licenciements (pour cause de doublons), une hausse des frais de scolarité – qui ne sont plus fixés par la loi, mais par la présidence – et une hausse des temps de transport des étudiants, qui doivent se rendre d’une fac à une autre dans la même journée, pour pouvoir suivre leurs cours. Non merci !

Au passage, la décision du CA de Paris 7 n’a pas été prise de façon démocratique. Un précédent vote avait été organisé le 16 décembre, mais tous les votants n’avaient pas reçu les mêmes indications : ceux supposés favorables ont reçu une heure et un lieu différents de ceux supposés défavorables ! Finalement, le vote a été repoussé par la mobilisation du personnel, des enseignants et des étudiants. En outre, la fusion avait été majoritairement repoussée par de précédentes consultations. Plus de la moitié des UFR (10 sur 16) s’étaient opposées à la fusion, avec des taux de refus de l’ordre de 80 %. Enfin, pour l’anecdote, relevons que la présidente de Paris 7 avait été élue sur une liste refusant la fusion…

Nicolas Birot (Fac de Paris 7)


Toulouse : la fac de Jean Jaurès mène la lutte

Le 24 janvier dernier, à Toulouse, nous étions 200 étudiants, personnels et professeurs de l’Université Jean Jaurès à empêcher la tenue d’un Conseil d’Administration (CA) qui avait à l’ordre du jour le vote sur la fusion des universités de la ville. L’envahissement de ce CA a marqué le début d’une longue mobilisation.

Si « l’Université de Toulouse » voit le jour, Toulouse 3 fusionnerait avec Toulouse 2. L’Institut National Polytechnique et l’Institut National des Sciences Appliquées feraient également partie de ce premier cercle. Quatre établissements resteraient distincts (Toulouse 1, l’Institut Supérieur de l’Aéronautique et de l’Espace, l’Ecole Nationale de l’Aviation Civile et l’Ecole Nationale Vétérinaire), mais certaines de leurs compétences seraient mises en commun.

L’objectif de cette fusion est de bénéficier du « programme d’initiative d’excellence » (IDEX) et donc de recevoir davantage de subventions. Il s’agit aussi de remonter dans le classement de Shanghai. Mais ce classement est surtout un prétexte pour remplacer la logique de démocratisation de l’université par une logique élitiste. L’objectif de privatiser l’enseignement supérieur est au cœur de ce processus.

« Trop » d’étudiants ?

A la rentrée 2015, il y a eu une augmentation de 65 000 étudiants à l’échelle nationale, soit l’équivalent de quatre universités. Mais les budgets n’ont pas augmenté en conséquence. Les facs sont surchargées. En conséquence, certains professeurs élus au CA acceptent la sélection à l’entrée de l’université et la hausse des frais d’inscription pour tenter de défendre leurs conditions de travail.

C’est pour lutter contre cette logique élitiste que les étudiants, les personnels et les enseignants se mobilisent ensemble et se réunissent en AG. Sont présents à la tribune des étudiants, mais aussi des représentants du personnel et des enseignants. C’est un pas en avant vers l’unification des forces.

Pour le moment, la feuille de route a été votée par l’Université de Jean Jaurès lors d’un CA délocalisé au rectorat au dernier moment, sous la protection des CRS. Mais il reste encore toutes les étapes de cette fusion à voter, sur un an. Si l’université de Jean Jaurès est la plus mobilisée de la ville contre la fusion, d’autres sites pourraient rejoindre le mouvement pour faire obstacle à ce projet et à ses conséquences néfastes.

Naïké Caldera (Fac de Toulouse Jean Jaurès)

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