301 mineurs sont morts mardi 13 mai 2014 dans un éboulement provoqué par une explosion dans une mine de charbon en Turquie, dans la ville de Soma (près d’Izmir). Près de 800 personnes travaillaient sous terre au moment de la catastrophe. L’accident révèle au monde entier l’exploitation impitoyable et les inégalités extrêmes se cachant derrière la croissance économique du pays de ces dix dernières années.

Toute la Turquie est en deuil. Les images des mineurs morts, transportés hors de la mine ont été diffusées sur toutes les chaînes du pays. Les sauveteurs travaillèrent la nuit entière. Au-dehors, des centaines de personnes se sont réunies spontanément devant la mine pour se recueillir. Une partie de la foule pleurait et criait de douleur. Certains sanglotaient à genoux tandis que d’autres restaient prostrés, incrédules. Il y avait quelque chose de surréaliste. Par exemple ce mineur qui, ayant survécu à la catastrophe, demanda humblement à l’ambulancier s’il devait ou non retirer ses chaussures.

L’accident semble avoir été déclenché par l’explosion d’un transformateur défectueux. Les câbles électriques et l’alimentation lâchèrent, ce qui ferma le système de ventilation, vital pour les mineurs. Sans électricité, les lumières et les ascenseurs ne pouvaient pas fonctionner, rendant le sauvetage encore plus difficile. Suite à l’explosion, un incendie se déclara, et la situation s’aggrava davantage.

Tout au long de la journée, les sauveteurs ont diffusé de l’oxygène dans les puits de la mine. Mais le charbon fraîchement extrait a tendance à absorber l’oxygène — ce qui laissait peu d’espoir pour les mineurs pris au piège. Les gaz toxiques provenant de l’incendie ont retardé d’autant plus les opérations de sauvetage.

L’explosion éclata lors du changement de quart, quand les mineurs sont plus nombreux que d’habitude, ce qui éleva le nombre de victimes. Le mercredi matin, 18 heures après l’explosion, le feu dévorait encore l’intérieur de la mine. C’est le pire accident minier que la Turquie ait connu jusqu’ici.

Des mesures de sécurité méprisées

Le premier ministre Receb Tayyip Erdogan annula ses engagements et décréta une journée de deuil national pour les 3 jours qui suivirent. Mais son hypocrisie était claire aux yeux de tous les Turcs. Car tout juste deux semaines avant cette catastrophe, l’AKP a rejeté au parlement une motion qui réclamait une enquête sur les accidents du travail dans les mines de Soma.

Elle était présentée par l’opposition, le Parti Républicain du Peuple Turc (CHP) et disait : « Nous exigeons une enquête sur tous les accidents de la mine de Soma, qui fasse le jour sur les raisons de ces accidents mortels et mettent en cause les responsables afin de trouver des solutions durables pour les prévenir. Nous exigeons une évaluation de l’indépendance du système judiciaire et un audit financier de ces institutions. »

Le 29 avril dernier, au parlement, un député de droite a dit que pour l’année 2013, 5 000 accidents du travail ont eu lieu dans la région de Soma. Et 90 % de ceux-ci étaient dans les mines. La plupart étaient des brûlures, que les hôpitaux de la région n’ont pas pu prendre en charge faute de matériel adapté.

Le taux de mortalité des mineurs en Turquie est 8,5 fois plus élevé que dans le reste de l’Union Européenne. Entre 2002 et 2013, 880 000 accidents du travail ont coûté la vie à 13 442 mineurs. En 2002, 872 travailleurs mourraient dans un accident du travail. Or plus de dix après, en 2013, c’est 1 235 travailleurs qui sont décédés.

Bien sûr l’AKP, le parti au pouvoir, a rejeté ces chiffres. L’un des députés AKP a prétendu que les mines de Soma étaient les plus sûres du pays. Puis il a déclaré que les accidents se produisent en raison de la « nature de la profession ». C’est sur cette base que fut rejetée la motion CHP.

Une exploitation implacable

Beaucoup de mineurs de Soma peuvent témoigner de la dangerosité des conditions de travail dans les mines. Un survivant de l’accident a dit : « Cela n’arrive pas par hasard. Je peux vous dire qu’il y a des gens ici qui meurent, des gens qui sont blessés et tout ça, c’est à cause de l’argent. Des gens meurent et on ne fait rien. Ils nous envoient ici comme des agneaux à l’abattoir. Nous ne sommes pas en sécurité en faisant ce travail. »

D’autres ouvriers ont affirmé que les chiffres de mortalité sont en réalité beaucoup plus élevés, car le nombre de mineurs journaliers n’est pas pris en compte.

La mine de Soma a été privatisée en 2005. Elle fut vendue à un allié proche de l’AKP. Outre les connexions indirectes, l’épouse du directeur général de la mine de Soma est elle-même élue sous l’étiquette AKP au conseil municipal de la ville.

Depuis la privatisation de l’exploitation minière, les accidents du travail ont augmenté de façon spectaculaire dans le pays. Le président de l’Union Turque du Travail de la Mine, de la Recherche et des Entreprises, Tayfun Görgün, a déclaré que :
« Dès que ces mines ont été privatisées, les accidents ont commencé à augmenter de façon spectaculaire en raison de la sous-traitance, qui est progressivement devenue une politique d’Etat. Les gens ont commencé à travailler dans les mines pour de très bas salaires, et aussi illégalement. La sécurité au travail a été ignorée. Les consignes de sécurité ont été mises de côté afin de réduire les coûts. Les inspecteurs ont commencé à ignorer les problèmes. L’unique objectif est de faire toujours plus d’argent. Ce ne sont pas des accidents, mais des meurtres, dont tout le monde est responsable y compris les inspecteurs, les ministres et le Premier ministre. »

C’est tout à fait ce qu’illustre l’interview récente d’Alp Gürkan dans le journal Hürriyet. Gürkan est le propriétaire du conglomérat Soma Holding (société exploitant la mine de Soma). Il se vante de la façon dont son entreprise a réussi à réduire le coût d’extraction du charbon de 130-140 $ à 23,8 $ par tonne « grâce aux méthodes de management du secteur privé ».

Le groupe Soma Holding est l’un des plus grands producteurs de charbon de la Turquie avec 5,5 millions de tonnes de production annuelle. Dans la même interview, Gürkan dit que la compagnie a commencé à se développer surtout suite à la décision du gouvernement turc de changer le calcul des royalties.

Il est clair que les mineurs qui meurent aujourd’hui paient le prix des privatisations effectuées par l’AKP.

Parmi les victimes se trouve un garçon de 15 ans, Kemal Yıldız. De nouvelles règles introduites par le gouvernement AKP dans l’éducation ont ouvert la voie au travail des enfants. L’âge minimum requis a été abaissé à 14 ans, et à 16 ans pour l’industrie lourde. Selon un rapport du Conseil de la Sécurité au travail et de la Santé des Travailleurs d’Istanbul, au moins 1 203 ouvriers ont péri dans des « accidents du travail » dont 55 étaient des enfants.

« Ce sont des choses qui arrivent »

Cependant, Erdogan n’était pas désolé. Sortant victorieux des dernières élections, le très antidémocratique Premier ministre semble se considérer comme invincible. Et lors de cette tragédie, son arrogance fut ahurissante.

Lors de sa venue à Soma, la situation devint surréaliste. Interpellé sur les conditions de travail médiocres des mines turques, il commença à dresser une liste d’accidents similaires dans les pays avancés. Pour le XIXe siècle, c’est « ... quelque 204 personnes qui sont mortes après l’effondrement d’une mine en 1838. En 1866, 361 mineurs sont morts en Grande-Bretagne. Dans une explosion, en 1894, 290 personnes sont encore mortes là-bas... »

« Prenez l’Amérique et toute sa technologie par exemple... En 1907, 361 [mineurs y sont morts]. Cela se produit fréquemment. »

Il cita aussi des exemples d’accidents dans les mines françaises et japonaises datant du début du XXe siècle. Et sur la Chine, il dit : « en 1942, 1 549 mineurs sont morts en Chine à cause d’une explosion de gaz dans une mine de charbon ».

Puis Erdogan a promis une enquête soigneuse sur l’accident, tout en soulignant que la mine de Soma, contrairement à beaucoup d’autres, était l’une des plus sûres de Turquie.

Affichant un mépris total pour la vie des travailleurs — comme s’il parlait d’une machine cassée — il ajouta : « ll ne faut pas interpréter cet incident comme quelque chose d’inhabituel pour une mine de charbon. Ce sont des choses qui arrivent. »

Voilà le véritable état d’esprit des capitalistes, pour qui les ouvriers ne sont qu’un outil comme un autre qui peut se casser, et qui est facilement remplaçable. Pour eux, les travailleurs ne sont rien d’autre que des compléments aux machines. Ils semblent oublier cependant qu’ils ne tiennent aucun rôle productif, et que c’est la classe ouvrière qui produit toute la richesse et permet à la société de fonctionner. Sans les travailleurs pas une seule ampoule ne brillerait !

En réalité, les capitalistes peuvent être éliminés sans aucune conséquence négative pour la société – bien au contraire. Les agissements de l’AKP révèlent précisément ceci à l’ensemble de la société turque.

L’outrage

L’accident et la tentative méprisable du gouvernement de couvrir leurs amis capitalistes, ont soulevé l’indignation dans toute la Turquie. Les manifestants se sont rassemblés spontanément à travers le pays pour dénoncer l’attitude cynique du groupe Soma Holding et de l’AKP.

Le lendemain de la catastrophe, durant toute la journée, le hashtag #kazadegilcinayet, qui se traduit par « pas un accident, mais assassinés » a été en vogue sur Twitter. A Istanbul, la police anti-émeute a fermé la zone autour du parc Gezi et de la place Taksim. Cela n’a pas empêché des milliers de personnes de descendre quand même dans la rue.

D’importantes manifestations ont également eu lieu à Ankara, à Soma, Izmir, Diyarbakir, ainsi que dans l’Est du pays et ailleurs.

La police anti-émeute équipée de canons à eau a été envoyée pour défendre les bureaux du groupe Soma Holding, où les manifestants rassemblés devant scandaient « assassins ! ». Puis ils ont peint des slogans sur les murs de l’immeuble tels que : « Ce bâtiment se dresse sur le sang des travailleurs » et « Ils n’ont pas eu une belle mort ! Ceci est un meurtre, et non le destin. »

A Ankara, la police a tiré des gaz lacrymogènes et a utilisé des canons à eau sur 800 manifestants qui marchaient de l’université vers le ministère de l’Energie. Les manifestations ont continué tout au long de la journée.

Dans la ville de Soma, la douleur s’est transformée en rage lorsqu’Erdogan est arrivé sur place. 3500 policiers et gendarmes ont été déployés pour défendre le Premier ministre de la foule en colère. A tel point qu’Erdogan a dû chercher refuge dans un supermarché jusqu’à ce que les choses se calment.

Quand le premier ministre donna sa conférence de presse devant la mairie, les gens s’attroupèrent devant l’estrade, en le huant et en le sifflant. « Ce sont des choses ordinaires. Il y a une chose en littérature qu’on appelle accident du travail » a-t-il affirmé. Les manifestants ont accueilli ces propos aux cris de « Assassin ! » et « Voleur ! ». Le Premier ministre a dû se réfugier dans un supermarché pour échapper à la vindicte populaire. Plus tard, la foule ravagea le bureau régional de l’AKP en ville.

Les manifestants ont été violemment confrontés à la police anti-émeute. Plusieurs d’entre eux se sont battus contre les policiers qui eux, portaient des masques à gaz et avaient les canons à eau en soutien. L’un des conseillers du Premier ministre et chef adjoint de cabinet, Yusuf Yerkel, a été filmé en train de frapper un manifestant maintenu au sol par deux policiers anti-émeute.

Les images des habitants de Soma, en plein deuil, et violemment battus par la police anti-émeute en armes ont circulé sur tous les écrans du pays. En même temps, d’autres images montraient la même police défendant les bureaux de Soma Holding, tandis qu’Erdogan affichait un profond mépris et une totale indifférence pour les vies des travailleurs. Tout ceci a fait monter la température au point d’ébullition. La colère monte à l’égard du gouvernement AKP.

Çetin Uygur, l’ancien chef du syndicat des mineurs, Maden-Is, a déclaré que « l’accident minier que nous avons vu dans cet établissement privé est un accident du travail véritablement meurtrier. Nous sommes actuellement confrontés au pire accident du travail meurtrier de l’histoire du pays ».

Les principaux syndicats ont appelé à la grève générale pour le 17 mai. Une conférence de presse fut donnée par les 4 syndicats nationaux, représentant plus de 600 000 travailleurs. Arzu Çerkezoğlu, le secrétaire général de la Confédération des syndicats révolutionnaires (DISK), a annoncé que les 4 syndicats nationaux des centrales du DISK – la confédération des salariés du secteur public (KESK), l’association des médecins turcs (TTB) et l’union des cabinets des ingénieurs et architectes turcs (TMMOB) – seraient en grève une journée suite à la catastrophe de Soma.

Arzu Çerkezoğlu a souligné que la catastrophe de Soma n’était pas une catastrophe naturelle, et que ce qui est considéré comme un accident est en réalité un meurtre de masse.

Dans un communiqué de presse, les quatre syndicats déclarent :
« A Soma, des centaines de nos collègues de travail ont été abandonnés à leur sort en étant forcé de travailler dans les conditions les plus impitoyables pour satisfaire la recherche du profit maximum, où la santé et la sécurité des travailleurs ont été considérés uniquement comme une question de coût. Ceux qui défendent et encouragent les politiques de privatisations et de sous-traitance, qui prônent la baisse des coûts et causent la mort des travailleurs ; ceux qui se disculpent des catastrophes minières antérieures dans leurs paroles et leurs actes, ceux qui privatisent même les contrôles de sécurité des entreprises, sont responsables du massacre de Soma et doivent rendre des comptes. »

Dans un autre communiqué de presse, ils ajoutent :
« Les auteurs de ce massacre sont ceux qui adoptent des politiques de privatisation et de sous-traitance. Il y a eu une augmentation dramatique du nombre d’accidents du travail depuis la privatisation de ces secteurs, qui ont auparavant été exploités pendant des années par le public. La raison de l’augmentation de 40 % des accidents mortels dans les mines de charbon entre 2002 à 2011, c’est la baisse d’un tiers du nombre total d’employés par la Société Turque des Mines (TTK). Voilà le résultat de la privatisation et de la sous-traitance d’une société qui appartenait à l’Etat. Le responsable du massacre, c’est cette mentalité qui n’est pas au courant du nombre de mineurs travaillant dans la mine, et qui proclame encore que “toutes les précautions nécessaires ont été prises. »

« Le responsable du massacre, c’est le ministère du Travail, qui a déclaré que ‘la situation n’est pas en contradiction avec la législation’ à propos de la mine dans laquelle est mort un enfant de 15 ans. Le responsable, c’est le gouvernement de l’AKP, qui déclare que ‘les mineurs sont morts d’une belle mort’ et que ‘la mort est dans la nature de ce travail’. Les responsables sont ceux qui retardent depuis 6 mois la proposition d’enquête sur les accidents du travail mortels à Soma. Le responsable, c’est l’employeur, qui se vantait de réduire le coût de la tonne de charbon de 130 dollars à 28 dollars. Cette réduction est directement liée à la sécurité des conditions de travail et a coûté la vie des mineurs.  »

« DISK a commencé à organiser des commémorations sur les lieux de travail. Avec d’autres syndicats (la KESK, la TTB et la TMMOB) ils ont décidé d’organiser une grève générale d’une journée après la minute de silence. Çerkezoğlu ajouta : « Nous demandons aux gens de quitter le travail et de marcher vers les bâtiments du ministère du Travail et de la Sécurité sociale en portant des vêtements noirs et des rubans, et d’afficher des drapeaux noirs sur les balcons de leurs maisons et sur les lieux de travail. »

Les fédérations syndicales les plus à gauche ont rejoint le syndical national principal Turk-is qui compte plus de 2 millions de membres, et qui a aussi appelé ses membres à faire grève.

Accident et nécessité

Il y a un an, un mouvement de masse a émergé après l’expulsion violente d’un petit groupe d’activistes qui protestaient contre la construction d’un supermarché dans le parc de Gezi, à Istanbul (Occupy Gezy, Diren Gezy). A cette époque, nous avons expliqué que les racines du mouvement ne se trouvaient pas dans cette lutte en particulier, mais dans la situation générale de la société turque.

De la même manière, cet accident n’est pas un incident isolé. Malheureusement, Erdogan a raison quand il dit que « ces choses arrivent » — notamment en Turquie. C’est le résultat direct de la course effrénée pour le profit, de la privatisation des entreprises et des biens appartenant à l’Etat.

Depuis l’arrivée au pouvoir de l’AKP en 2002, l’économie turque est en plein essor et la Turquie a désormais un fort PIB, se plaçant au 17ème rang mondial. Toutefois, cette croissance a été très inégalement répartie.

L’avidité insatiable de la bourgeoisie ne permet pas aux masses d’attraper les moindres miettes de cette croissance, tandis que l’AKP et ses acolytes ont pillé l’Etat et ouvert politiquement la voie à l’exploitation la plus impitoyable de la classe ouvrière.

Il y a une contradiction flagrante à Istanbul entre la vie des quartiers riches avec leur luxe obscène et les bidonvilles en périphérie de la ville.

De tels accidents tragiques comme celui de Soma n’impliquent jamais les riches, mais toujours les ouvriers, les paysans, et les pauvres. Cette fois-ci cependant, il semble que ce soit celui de trop. Pendant des années, la corruption flagrante, le copinage et le mépris évident pour les masses laborieuses ont provoqué une intense amertume et une colère refoulée. À un certain stade, cette indignation atteindra un point d’ébullition.

Quelques semaines plus tôt, l’AKP a remporté une victoire qui, sur le papier, semblait écrasante. Cependant, comme nous l’avons expliqué à l’époque, ce résultat ne provient pas de la popularité d’Erdogan, mais de l’absence d’une alternative claire. En réalité, la société turque se dirige vers une période très turbulente.

Erdogan a survécu au mouvement d’Occupy Gezi parce que celui-ci n’était pas organisé correctement, son plus grand défaut étant le manque d’une direction et d’un programme clair. Mais Erdogan en a payé le prix avec une érosion significative de la légitimité de son régime doublée d’une profonde crise politique. Avec sa récente victoire électorale, il s’est senti invincible et a perdu le sens des réalités.

C’est la raison de sa suffisance et sa façon désinvolte de faire face à cette tragédie. Il est incapable de détecter les processus sous la surface de la société où mijote la colère, ce qui est typique d’un philistin bourgeois. Une rébellion est en cours, mille fois plus importante que le soulèvement de Gezi. La classe ouvrière turque est la plus forte classe ouvrière dans la région. Une fois qu’elle se lèvera, des ondes de choc raisonneront à travers le monde.

La mort tragique des mineurs n’était pas un accident. C’est la cause directe de la classe dirigeante, la bourgeoisie, en Turquie. La seule façon de venger ces morts est de dégager cette classe de parasites et de renverser tout leur système. Les travailleurs turcs doivent utiliser la grève d’un jour comme une première étape vers la grève générale à durée indéterminée pour faire tomber le gouvernement Erdogan et balayer son réseau de copains et d’hommes d’affaires.

Venger la mort de mineurs ! Préparer une grève générale illimitée pour renverser le gouvernement de l’AKP ! 
A bas Erdogan et la loi des assassins et des voleurs ! 
Justice pour les mineurs ! Arrestation de tous les responsables — des politiciens aux hommes d’affaires !
Re-nationalisation de toutes les entreprises privatisées et de toutes les sociétés liées à l’AKP ! 
Nationalisation de toutes les entreprises qui ne respectent pas les procédures de sécurité appropriées !

Hamid Alizadeh, le 15 mai 2014

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