Xabier Lopez Peña, militant de l’organisation ETA, est mort dans la nuit du 29 au 30 mars dernier. Incarcéré à Fleury-Mérogis, il avait été hospitalisé le 11 mars à Corbeil-Essonnes (Essonne). Pendant dix jours, sa famille n’a plus su où il se trouvait. Transféré à la Pitié-Salpêtrière (Paris), il est officiellement décédé des suites d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Ses proches n’en ont été informés que le lendemain à 13 heures.

Les organisations basques Herrira et Etxerat, ainsi que la famille, son avocate et de nombreux militants politiques et syndicaux dénoncent un manque de clarté dans cette affaire. Xabier avait fait comprendre à son frère qu’il se sentait menacé. Alors que l’autopsie a été pratiquée sans la présence d’un médecin de confiance, les circonstances de la mort n’ont toujours pas été éclaircies. Des plaintes ont donc été déposées contre les différentes administrations françaises responsables de Xabier pendant cette période.

Cette affaire rappelle celle de Jon Anza, militant basque disparu en avril 2009 et dont le corps n’a été retrouvé, à la morgue de Toulouse, qu’un an plus tard. La famille et les organisations proches des prisonniers avaient cherché en vain à obtenir des informations sur les circonstances de sa mort. Depuis, l’affaire a été classée.

Alors que la gauche basque entre dans une nouvelle phase, avec la création de la coalition Bildu et du parti Sortu, les gouvernements français et espagnols continuent de maintenir une politique pénitentiaire qui ne respecte ni la loi, ni les droits de l’homme. Les exemples de traitements indignes sont nombreux. Ainsi, celui de Xabier Aranburu, incarcéré à la prison de Seysses, près de Toulouse. Xabier est resté plus d’une semaine au mitard, sans vêtements : « Les matons ne le laissaient pas dormir, ils entraient dans sa cellule à tout moment. Il a été frappé à plusieurs reprises. Il pouvait sortir en promenade, mais uniquement à 8 heures du matin, seul et nu. Il refusait donc de sortir. La douche était froide... » Tout cela suite à une simple dispute avec un gardien.

Ce n’est pas tout. Le lundi 15 avril, les gardes civils espagnols ont arrêté Iker Rodrigo Basterretxea, dirigeant du parti indépendantiste Sortu en Biscaye. Il est accusé « d’apologie du terrorisme » pour avoir organisé l’hommage à la dépouille de Xabier Lopez à l’aéroport de Bilbao, où plus de 200 personnes étaient présentes. Il a été transféré à Madrid où il a été présenté devant l’Audience nationale, tribunal d’exception héritier du TOP franquiste. Le parti Sortu a rédigé une note où il affirme ne pas avoir participé à l’organisation de cet hommage et la famille a précisé que ni Sortu ni aucune autre entité n’y ont participé, suite à laquelle Iker Rodrigo a été libéré.

Cette arrestation reste un avertissement sérieux. Chaque action, comme la réception de la dépouille d’un prisonnier politique, est une source potentielle de répression. Ainsi, le procureur général de l’Etat espagnol a décidé d’enquêter sur les hommages rendus à Xabier en vue d’une possible interdiction de Sortu. Une fois de plus, tous les moyens sont mis en œuvre par le gouvernement espagnol, avec l’appui du gouvernement français, pour illégaliser la gauche basque. Cette situation est inadmissible. Les travailleurs basques ont droit au respect de leurs prisonniers politiques et à une expression politique légale !

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