Attentats Bruxelles 22 mars 2016

Encore une fois, nous avons vu hier matin le meurtre impitoyable de personnes innocentes, au beau milieu de leur vie quotidienne. Les marxistes condamnent ces actes de terreur, de la même manière qu'ils condamnent le massacre de milliers de personnes en Syrie et dans les autres pays déchirés par la guerre. Voici le communiqué publié par la section belge de la Tendance Marxiste Internationale.


Notre solidarité va d’abord et avant tout vers les familles des victimes des attentats terroristes à Bruxelles. Le premier constat qui s’impose est que, quel que soit le niveau de sécurité (policiers et militaires), rien n’a pu arrêter ces attaques barbares et lâches. Malgré la présence des patrouilles de para-commandos à l’aéroport et dans les métros, et la surveillance accrue de la police depuis les attentats parisiens en novembre, il est impossible de les arrêter de cette façon-là. L’arrêt généralisé voulu hier par le gouvernement a paralysé une bonne partie de la ville. Maintenir ce « lockdown » mettrait à l’arrêt tout Bruxelles.

Aussi longtemps que le Moyen-Orient reste une plaie purulente, cette menace continuera. « Nos » gouvernements occidentaux sont responsables du chaos au Moyen-Orient en croyant qu’ils pouvaient envahir impunément des pays, renverser des régimes, les bombarder et puis retrouver une stabilité. Ces actions ont eu l’effet inverse. En ne faisant rien pour résoudre le problème de l’aliénation de la population immigrée et des jeunes de la troisième et de la quatrième génération, en n’éradiquant pas le racisme, le chômage, la pauvreté et l’oppression. En semant guerre et violence dans le Moyen-Orient, ils ont créé un terreau fertile pour le fondamentalisme religieux. Ce phénomène ne peut aller qu’en s’amplifiant.

Ces nouvelles attaques serviront à justifier des lois encore plus répressives au nom de la lutte contre le terrorisme. La moitié des 18 mesures antiterroristes annoncées par le gouvernement belge après les attentats de Paris en novembre menace TOUS les citoyens, en commençant par les organisations de travailleurs et les groupes progressistes. Ceci a été dénoncé par des syndicats importants, des associations d’avocats et d’autres groupes progressistes. Schengen aussi sera mis sous pression. Le renforcement des contrôles aux frontières externes et internes de l’Union Européenne, fragiliseront encore plus l’Europe et exacerbera encore plus les tensions entre les différents pays.

Ces attentats seront utilisés pour justifier et cacher les actes barbares commis contre les réfugiés en Grèce et sur les autres frontières de l’Union. Pour pouvoir brutaliser impunément les réfugiés, il est nécessaire de les criminaliser, de les présenter comme incompatibles avec « nos valeurs » (égalité homme/femme par exemple) et nos « normes ». Des centaines de familles croupissent en ce moment dans la boue et meurent par millier en mer dans le vain espoir d’échapper à la guerre créée par cette même Europe.

Les partis de droite tenteront de tirer profit de ces attaques terroristes. Ces attentats serviront aussi de paratonnerre afin de détourner l’attention de la population des vraies causes de la crise que nous vivons. C’est aussi un moyen idéal pour essayer de freiner ou arrêter la lutte des classes comme récemment en France et en Belgique. Les jeunes en particulier s’opposent de plus en plus au système capitaliste. Il ne faudra pas attendre longtemps avant que la classe ouvrière se mette en mouvement partout en Europe. 

Ces attaques serviront aussi à justifier de nouveaux bombardements sur la Syrie, renforçant la crise des réfugiés. Le nombre de réfugiés ne s’arrêtera pas maintenant que leur patrie est devenue un enfer. Ils n’auront pas d’autres alternatives que de se masser aux frontières de l’UE.  

Cette barbarie s’imprime dans la conscience de millions de travailleurs et de jeunes, en particulier les plus jeunes. Ils lèvent les yeux et ne voient qu’un monde sans avenir, avec un chômage grandissant, des attaques incessantes contre tout ce qui a été obtenu dans le passé dans l’enseignement, la santé, le logement et les salaires, et des guerres sans fin.

Il n’y a pas moyen de résoudre ces problèmes aussi longtemps que les gouvernements servent les intérêts d’une minorité de riches. Arrêtons de chipoter, ce système ne peux pas être réparé. Il doit disparaître. On s’imagine facilement ce qu’il arrivera s’il réussit à se survivre.

Il s’agit de réunir les multiples luttes des travailleurs et des jeunes pour une meilleure vie, un monde meilleur et de les faire converger vers un seul objectif : celui de mettre fin à ce système une fois pour toutes et de jeter les bases d’une nouvelle société, le socialisme. Non, ce n’est pas une utopie, c’est la seule alternative concrète à la barbarie.