Le coronavirus continue de se propager en Chine, mettant le régime sous pression. Le 25 février, les autorités chinoises déclaraient plus de 77 000 cas d’infection, et plus de 2 500 décès – pour près de 2 500 contaminés hors de Chine.

Le soi-disant Parti Communiste Chinois (PCC) a appliqué des mesures drastiques de confinement dans l’épicentre de l’épidémie : la province du Hubei et son chef-lieu, Wuhan. Le confinement s’est ensuite étendu à six autres provinces. Le 20 février, il touchait 27 villes et plus de 50 millions de personnes.

Le contrôle des déplacements est renforcé à travers le pays, perturbant la vie quotidienne de millions de personnes et impactant fortement l’économie nationale. Cette crise menace la stabilité sociale et économique du pays ; elle exacerbe les profondes contradictions du régime.

Censure et répression

Aux tout premiers stades de l’épidémie, le Dr Li Wenliang avait alerté ses proches, via un réseau social, sur le risque de propagation du coronavirus. Alors qu’il n’avait jamais été associé à une quelconque activité politique, il a été accusé de vouloir nuire au régime en propageant des rumeurs. Il a été contraint au silence par la police de Wuhan. Il a ensuite été contaminé par le virus ; il est décédé le 6 février.

La censure s’est fréquemment appuyée sur les mesures exceptionnelles de confinement. La diffusion d’informations contredisant la version officielle a valu à de nombreuses personnes d’être placées « en quarantaine », alors qu’elles n’étaient pas malades.

Le verrouillage de l’information par l’Etat a eu pour effet de favoriser la propagation du virus dans sa première phase. Puis, l’épidémie se propageant, le gouvernement central a brusquement changé de discours : il a attribué la responsabilité des « erreurs passées » à des bureaucrates locaux, qui ont été prestement limogés. Ces atermoiements, comme le caractère brutal de la répression, ont eu un effet contraire à celui qu’espérait le régime. Loin de s’atténuer, la contestation s’est accrue. Les protestations contre la censure imposée par le régime se sont multipliées, notamment via internet.

Crise économique

La répression est un outil indispensable au maintien du régime chinois. La restauration du capitalisme en Chine par la bureaucratie maoïste a créé une situation sociale potentiellement explosive. En niant les droits démocratiques les plus élémentaires, le régime espère limiter le développement de la conscience de classe et de la solidarité ouvrière face à l’exploitation brutale dont sont victimes les travailleurs chinois.

Pendant des décennies, le régime a justifié son autoritarisme par la nécessité de développer l’économie du pays. Or l’économie chinoise ralentit depuis plusieurs années – et la crise sanitaire actuelle accélère cette tendance. La crise économique à venir, qui est inévitable, démontrera l’incapacité de la bureaucratie du PCC à fournir à la population des emplois et des conditions de vie décentes. Dès lors, le régime de Xi Jinping se trouvera confronté à toute la colère qui fermente au plus profond de la société chinoise.