Nous reproduisons ci-dessous un appel à la solidarité internationale de l’Assemblée Populaire du Peuple de Oaxaca, qui rend compte de la répression dont la population en lutte de Oaxaca a été victime, dans la journée de samedi 25 novembre.

AU PEUPLE DE OAXACA

AUX PEUPLES DU MEXIQUE ET DU MONDE

AUX MEDIAS DU MONDE ENTIER

Suite aux agressions que notre peuple a subi au cours de ces dernières heures, et dans le contexte du développement de notre lutte pour une transformation profonde de la situation politique, économique, sociale et culturelle, dont le but est d’en finir avec la situation ancestrale de misère et de faim à laquelle nos peuples ont été soumis ;

Et suite à la journée de lutte d’hier, où l’APPO avait programmé une « méga-marche » de la Casa Oficial de Santa Maria Coyotepec jusqu’au centre historique de la ville, pour y établir un encerclement pacifique de la Police Fédérale Préventive (PFP), qui occupait la place centrale de la ville, l’Assemblé Populaire des Peuples de Oaxaca affirme :

1) Qu’Ulises Ruiz Ortis, il y a quelques jours, a déclaré qu’il préparait une opération afin d’obtenir le contrôle de la ville avant le 1er décembre ;

2) Que depuis plusieurs jours, la PFP, de concert avec divers corps policiers, tueurs à gages, paramilitaires et casseurs à la solde d’Ulises Ruiz, a commencé à se poster sur de nombreux toits du centre historique, sans la permission des propriétaires, dans le but d’agresser notre mouvement ;

3) Qu’hier, après que la commission du Conseil Populaire des Peuples de Oaxaca a parcouru les entrées des rues de la ville en vue de l’encerclement pacifique de la PFP, les policiers, tueurs à gages et paramilitaires placés sur les toits de plusieurs bâtiments ont commencé à tirer des billes et du gaz lacrymogène sur nos camarades, avant le déclenchement d’une offensive générale de la PFP qui s’est soldée par des arrestations massives et des affrontements au cours desquels les paramilitaires, la PFP et d’autres corps policiers ont utilisé leurs armes à feu contre les militants de l’APPO ;

4) Que face à cette offensive, les membres de l’APPO et le peuple en général ont commencé à faire valoir leur droit de se défendre pour éviter un massacre en utilisant des pierres, des bouts de bois, des pétards et tout autre objet qu’ils pouvaient trouver, la majorité ne s’étant pas préparée à une telle confrontation ;

5) Que d’après nos estimations provisoires, il y a 165 prisonniers politiques, des dizaines de disparus, des centaines de blessés, ainsi qu’un nombre élevé mais indéterminé de morts.

Dans ce contexte, l’Assemblée Populaire des peuples de Oaxaca :

*Condamne de toutes ses forces cette nouvelle agression policière contre notre peuple, qui s’inscrit dans notre histoire comme l’une des pires pages du fascisme ;

*Réaffirme qu’elle lutte pour une transformation sociale, politique et économique, pour le pouvoir populaire, pour la chute du tyran Ulises Ruiz – préalable au rétablissement de la paix et de la tranquillité à Oaxaca – et pour le retrait immédiat de la PFP, qui depuis son arrivé n’a servi qu’à aggraver la violence et l’ingouvernabilité à Oaxaca ;

*Répète que la lutte du Peuple de Oaxaca et de l’APPO est une lutte de masse, qu’elle a un caractère civil et pacifique, et que les incendies de plusieurs bâtiments de la ville n’ont pas été décidés par l’APPO ;

*Dénonce le transfert de plusieurs camarades, qui se trouvaient dans la prison de Miahuatlan de Porfirio Diaz, parmi lesquels les camarades Cesar Mateos Benitez et Jorge Sosa Campos.

*Déclare que la lutte du Peuple de Oaxaca pour la chute d’Ulizes Ruiz se poursuivra.

En conséquence, nous en appelons aux peuples du Mexique et du monde entier pour qu’ils poursuivent leurs actions de solidarité avec le peuple de Oaxaca, pour mettre un terme à la sanglante répression qui continue de s’abattre sur notre peuple. Nous en appelons aux médias du monde entier, aux organisations démocratiques et des droits humains, pour qu’ils se mobilisent afin de venir en aide à cette ville, pour en finir avec les violations commises à l’encontre des droits les plus élémentaires du peuple.

Tout le pouvoir au peuple !

ASSEMBLEE POPULAIRE DES PEUPLES DE OAXACA

Ville de la Résistance, le 26 novembre 2006

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