Salvador

Le 16 mars 2020, à l’annonce d’un confinement national au Salvador pour endiguer l’épidémie de Covid-19, les industries Florenzi, qui emploient plus de 200 personnes dans leurs usines du pays, renvoient l’intégralité de leurs employées chez elles, sans la moindre compensation. L’usine reste fermée jusqu’au 1er juillet, date à laquelle les ouvrières sont licenciées pour fermeture définitive de l’usine, sans avoir été payées pour les mois d’avril, mai et juin. En réponse à cette injustice, le 17 juillet 2020, les travailleuses commencent à occuper l’usine Florenzi comme garantie de paiement des salaires non versés. Depuis plus de six mois, elles tiennent un piquet permanent devant l’entrée de l’usine pour faire valoir leurs droits.

Tous les procès et toutes les actions en justice menées par les ouvrières se sont soldées par un soutien éhonté de la justice bourgeoise envers les patrons de l’usine, dont le tort dans le non-paiement des ouvrières n’est pas à prouver ; on parle ici de presque un demi-million de dollars de salaires et compensations non versées, à des travailleurs qui pour la plupart ne peuvent pas retrouver un travail à cause d’un marché du travail saturé, de maladies chroniques et de leur âge (certaines ouvrières travaillent à Florenzi depuis 1985 !). Les travailleuses se sont également heurtées à la bureaucratie salvadorienne qui n’a donné aucune suite à leurs demandes, et survivent depuis le début de leur lutte grâce à la solidarité ouvrière.

Face à cet abandon complet des travailleuses par les autorités, le 8 janvier 2021, 3 ouvrières et 1 ouvrier de l’usine Florenzi ont entamé une grève de la faim, qui dure depuis plus de deux semaines, sans la moindre réponse des autorités. Cette lutte est à présent rejointe par des organisations féministes, syndicales et de jeunesse et ce, malgré les efforts du gouvernement Bukele pour saborder cette lutte à base de fausses accusations et de pots de vin aux grands syndicats du pays. Cette grève de la faim est indéfinie et continuera tant que les demandes des ouvrières n’auront pas été satisfaites.

Il est absolument inacceptable, dans un contexte de crise sanitaire et sociale, que ces ouvriers et ouvrières se voient refuser le salaire et les compensations qui leur sont dues. Face à cette injustice symptomatique du mode de production capitaliste, Révolution, la section française de la Tendance Marxiste Internationale, soutient sans réserve les travailleuses de l’usine Florenzi dans leur lutte et appelle à un mouvement de solidarité ouvrière internationale pour que justice soit faite. Les salaires non payés doivent être versés et l’usine Florenzi doit être nationalisée et mise sous le contrôle des travailleurs sans attendre !

Vous pouvez envoyer des lettres de solidarité à : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Solidarité avec les travailleurs de l’usine Florenzi !

Pour l’expropriation sans compensation de l’usine Florenzi et sa mise sous le contrôle des travailleurs !

Le 2 juillet dernier, la police du Salvador a arrêté Mario Belloso, qu’elle accuse d’avoir tué un policier au cours d’une manifestation pacifique qui s’est déroulée le 5 juillet 2006.

Cet événement a été utilisé par le gouvernement réactionnaire d’Antonio Saca pour prendre une série de mesures destinées à criminaliser la lutte des travailleurs et des jeunes salvadoriens, à restreindre les liberté d’expression, de manifestation et d’association, et à attenter en général à toutes les libertés démocratiques que le mouvement ouvrier a gagné à travers des décennies de lutte.

La loi « anti-terroriste » est l’illustration la plus claire de cette politique réactionnaire. Adoptée en septembre 2006, elle est constituée de 53 articles décrivant 29 types d’activités désormais classées parmi les « actes terroristes » passibles de peines de prison allant de 5 à 65 ans. Cela signifie que toute action susceptible de créer de l’insécurité, de troubler l’ordre public ou d’effrayer la classe dirigeante pourra être caractérisée comme « terroriste ».

L’objectif de cette loi est clairement de criminaliser les luttes du peuple salvadorien, c’est-à-dire de mettre un terme à la mobilisation de la jeunesse et des travailleurs contre le gouvernement corrompu du président Saca, notamment dans la perspectives des élections présidentielles de 2009.

La tendance marxiste mexicaine El Militante est opposée aux méthodes de lutte qui ne reposent pas sur l’organisation de la masse des travailleurs. Nous sommes opposés au fait de remplacer l’organisation consciente des masses par des actions isolées qui, non seulement n’élèvent pas le niveau de conscience de la classe ouvrière, mais servent aussi de prétexte à la classe dirigeante et à son Etat pour réprimer les organisations des travailleurs.

En même temps, nous dénonçons l’hypocrisie de la classe dirigeante, de son gouvernement et de ses partis, qui dénoncent la violence tout en exerçant la pire des violences – à travers la police et l’armée, mais aussi par l’exploitation sauvage de millions de travailleurs dans les entreprises et les campagnes. Cette violence pousse des individus à se lancer dans des actions isolées et désespérées qui ne sont d’aucune efficacité dans la lutte contre l’exploitation capitaliste.

Le gouvernement salvadorien a utilisé les événements susmentionnés pour se livrer à des attaques et des arrestations contre des organisations ouvrières et révolutionnaires. Par exemple, il a réprimé une manifestation dans la petite communauté rurale de Zuchitoto. Les villageois protestaient contre la privatisation de l’eau le jour d’une visite du président Saca, le 3 juillet. La « Police de Réaction », une police d’élite, a arrêté cinq militants (dont trois femmes) en les accusant de terrorisme.

En même temps, le président a fait une déclaration publique dans laquelle il a calomnié le Bloc de la Jeunesse Populaire (BJP), ainsi que d’autres organisations, en les accusant d’être impliquées dans coups de feu visant des policiers, lors de la manifestation du juillet 2006.

Il s’agit clairement, de la part du gouvernement, d’une provocation à l’encontre du mouvement ouvrier salvadorien. Le BJP est une organisation de jeunes et de travailleurs, membres du FMLN et d’organisations syndicales, qui a toujours lutté pour défendre les droits et les conditions de vie des travailleurs. C’est précisément pour cette raison que le BJP s’est attiré les foudres du gouvernement d’Antonio Saca.

Le gouvernement menace d’arrêter des dirigeants de plusieurs organisations de gauche, en visant en premier lieu les plus militantes, comme le BJP. C’est pourquoi nous lançons cet appel. Nous alertons le mouvement ouvrier international et appelons à sa mobilisation pour mettre un terme à cette vague de répression, pour défendre les libertés démocratiques du peuple Salvadorien et pour obtenir la libération des prisonniers politiques. Aujourd’hui plus que jamais, faisons entendre le cri de ralliement de la Première Internationale : « Travailleurs de tous les pays, unissez-vous ! »

Non aux attaques contre le BJP ! 
Libération immédiate de tous les prisonniers politiques !
Contre le terrorisme d’Etat, mobilisation de masse !

 

Un membre du Bloc de la Jeunesse Populaire (BJP), au Salvador, a disparu. Ses jours sont sans doute en danger. Nous publions ci-dessous l’appel lancé par la direction du BJP :

« Camarades de toutes les organisations révolutionnaires,

Le Bloc de la Jeunesse Populaire (BJP) tient à dénoncer le harcèlement qu’exerce sur nous le gouvernement d’Elias Antonio Saca, par le biais de différents organes d’Etat, mais aussi de milices privées. Nous dénonçons la disparition d’un camarade de 21 ans, Edwar Francisco Contreras Bonifacio, qui a été aperçu pour la dernière fois le mercredi 7 février. Ce camarade avait déjà reçu des menaces de mort de la part de Catalino Miranda, le propriétaire d’une entreprise de mini-bus. Edward avait même déjà fait l’objet d’une tentative de meurtre.

En conséquence :

1- Nous rendons Mr Catalino Miranda responsable du sort de notre camarade.

2- Nous exigeons qu’il libère notre camarade Edwar Francisco Contreras.

3- Nous exigeons que le gouvernement d’Elias Antonio Saca enquête immédiatement sur cette disparition.

4- Nous demandons à toutes les organisations du Salvador de se tenir sur leurs gardes face aux nouvelles violations des droits de l’homme perpétrées contre des organisations sociales et de jeunesse.

5- Enfin, nous demandons à toutes les organisations révolutionnaires de faire circuler cette information, dans tous les pays, de façon à ce que nous exigions collectivement la fin de ce genre d’actes, dont l’objectif est de miner le mouvement révolutionnaire au Salvador.

La répression s’intensifie – intensifions la lutte ! »

Dans les quartiers pauvres du Salvador, la situation sociale est atroce, et les camarades du BJP sont constamment victimes du harcèlement de groupes mafieux, mais aussi de la police.

Le BJP est une organisation traditionnelle du Salvador, qui compte dans ses rangs d’excellents jeunes travailleurs salvadoriens. Les dirigeants du BJP ont décidé de lancer la campagne la plus vaste possible sur de la disparition de leur camarade, car porter ces faits à la connaissance du plus grand nombre est le meilleur moyen de se protéger contre de nouvelles agressions.

La Riposte demande à ses lecteurs et sympathisants à répondre à cet appel. C’est très important ; d’autres membres du BJP sont menacés. Vous pouvez :

1- Envoyer des lettres de protestations aux autorités salvadoriennes et à l’ambassade du Salvador en France.

2- Envoyer des messages de solidarité au BJP via le tendance Militante (Mexique)

3- Signer la pétition de protestation sur le site de Militante