La lutte pour l’émancipation des femmes

Le 8 mars est la journée de lutte pour l’émancipation des femmes. A cette occasion, nous sommes fiers d’annoncer aux lectrices et aux lecteurs de Révolution la publication imminente d’une nouvelle brochure dédiée à la question féminine, analysée d’un point de vue marxiste.

Il est important d’affirmer de nouveau quelques principes fondamentaux sur la défense des droits des femmes, mais aussi de construire autour de cette défense une lutte à la hauteur de l’enjeu. Aux coupes budgétaires et à la baisse des allocations sociales s’ajoute la méprisable campagne idéologique de la classe dirigeante. Celle-ci promeut une image de femme « gagnante », répondant aux standards de beauté, jeune, carriériste – possiblement à la tête d’une entreprise – et qui s’occupe aussi d’une famille aimante, tout en apprenant à ses enfants les « valeurs de la République » !

Cependant, le besoin d’un travail gratifiant, d’une famille heureuse et d’un compagnon ou mari satisfait de sa vie familiale entre en collision avec la réalité, en particulier du fait de la crise du capitalisme. La société n’offre pas les ressources économiques et culturelles pour satisfaire ces besoins – qui sont pourtant simples, élémentaires. Les puissants, les gouvernants, les classes sociales aisées écrasent le salariat. Les riches n’ont pas besoin d’une école publique et de qualité, d’un service de santé publique gratuit et structuré sur tout le territoire, de nouveaux logements sociaux et de transports publics efficaces. En somme, ils n’ont pas besoin de tous ces services qui rendent le quotidien moins pénible sous le capitalisme, dans cette jungle où la femme est toujours en première ligne pour « tenir la baraque ».

Le gouvernement finance les « services d’excellence » hospitaliers, les écoles privées, les banques et ses spéculateurs. A l’inverse, il n’accorde à la majorité de la population qu’un minimum d’aides sociales et de services publics, d’un niveau toujours plus déplorable. Malgré cela, les femmes sont appelées à ne pas se plaindre : le capitalisme ne leur a-t-il pas offert « l’émancipation » – et notamment la liberté d’être exploitée et de recevoir un maigre salaire sur un compte en banque personnel ? Mais nous voulons plus que cette liberté formelle : nous devons démasquer le mécanisme d’oppression d’une classe sur l’autre, et lutter pour en finir avec la monstruosité de ces rapports sociaux, tant sur le plan économique que culturel.

Les femmes et la révolution russe

Dans cette nouvelle publication, nous ne nous penchons pas sur une actualité particulière, mais nous proposons des articles d’approfondissement théorique que l’actualité nous impose. La brochure comprend deux textes : une réédition de La lutte des classes et l’émancipation des femmes, rédigée par le marxiste britannique Alan Woods en 2001, et L’émancipation des femmes en Russie avant et après la Révolution, écrit en 2002 par Elisabetta Rossi, une camarade de la section italienne de la Tendance Marxiste Internationale.

Le premier texte clarifie notre position vis-à-vis des mouvements féministes, en essayant de lever un certain nombre de malentendus sur la prétendue hostilité des marxistes à l’égard de la lutte pour l’émancipation des femmes.

Le deuxième article analyse l’évolution de la lutte pour la libération des femmes en Russie. Il rend justice aux conquêtes extraordinaires des femmes au cours de la Révolution russe – conquêtes sur lesquelles pèse un silence assourdissant. Cependant, nous n’avons pas voulu faire une simple liste des conquêtes de 1917 (avortement, divorce, parité juridique avec l’homme, aide à la maternité, etc.). Il s’agit aussi et surtout de décrire la dure bataille conduite par les femmes bolchéviques contre l’obscurantisme et l’arriération culturelle. C’est cette lutte qui a permis que ces lois révolutionnaires soient effectivement appliquées. L’article souligne enfin les conséquences de la dégénérescence stalinienne de la Révolution sur les droits des femmes. En abandonnant ce combat au profit de la « centralité de la famille », le régime stalinien montrait là aussi sa distance abyssale avec le bolchévisme.

Notre ambition est que cette brochure soit un instrument de compréhension de notre histoire – une histoire faite de conflits et de luttes pour l’émancipation – et enfin que cela aide à tirer la conclusion du nécessaire engagement militant des femmes pour la révolution socialiste. Bonne lecture à toutes et à tous !


 

Note : vous pourrez nous commander la brochure prochainement sur le « Marché rouge » de notre site internet.