La crise du logement, en France, est un scandale permanent et qui s’aggrave d’année en année. Environ 150 000 « sans domicile fixe » dorment sous des tentes, dans des abris de fortune ou sur le pavé. 3 millions de personnes sont officiellement mal-logées. Plusieurs millions de familles et de particuliers sont les victimes de propriétaires avares, qui exigent des loyers très élevés par rapport à la surface et la qualité des logements. Les listes d’attente des demandeurs de logements sociaux sont interminables. Cette situation est une preuve, parmi bien d’autres, de l’incapacité du système capitaliste à répondre aux besoins sociaux les plus élémentaires.

Le programme de La Riposte en matière de logement – qu’elle souhaiterait faire adopter par le PCF et le MJCF – part du principe de la primauté de l’intérêt public sur le profit privé. La nécessité de fournir à chaque citoyen et à chaque famille un logement de qualité et à la portée de leurs moyens est un besoin trop pressant pour être confié au jeu du marché capitaliste et des spéculateurs.

Aucune solution ne sera trouvée à ce problème – et 15 ans de gouvernements de gauche, sur les 25 dernière années, sont là pour nous le rappeler – si l’on rechigne à franchir la ligne jaune du respect de la propriété et des intérêts capitalistes. La pénurie de logements est profitable aux capitalistes qui dominent le marché, car elle fait grimper le prix du mètre carré des logements, qu’ils soient vendus ou mis en location. Ainsi, les capitalistes ont un intérêt direct à entretenir cette pénurie et la détresse sociale dont elle est l’une des premières causes.

Le premier point de notre programme porte sur l’extension massive du nombre de logements sociaux. Pour ce faire, l’industrie du bâtiment et le savoir-faire collectif des centaines de milliers de travailleurs de ce secteur doivent être mobilisés pour construire 500 000 logements sociaux par an, jusqu’à ce que la demande soit pleinement satisfaite.

La nationalisation des banques et l’annulation des intérêts que leur verse l’Etat – intérêts dont le montant annuel dépasse celui de la recette de l’impôt sur le revenu ! – donnerait aux pouvoirs publics les ressources nécessaires pour résoudre rapidement tous les problèmes relatifs au logement. Ceci-dit, il n’y a aucune raison pour que l’effort de construction et de rénovation nécessaire, financé par l’Etat, devienne une source de méga-profits pour les grands groupes capitalistes du secteur, qui sont réputés pour l’exploitation brutale qu’y subissent les travailleurs, pour le niveau très élevé des accidents du travail et pour leurs pratiques frauduleuses de toutes sortes. Pour se donner les moyens d’un grand service public du logement, adapté aux besoins de la population, les grands groupes de l’industrie du bâtiment et les sous-traitants les plus importants du secteur doivent être nationalisés et placés sous le contrôle démocratique de la collectivité. Les grands groupes qui dominent le secteur immobilier, et qui possèdent des centaines de milliers de logements, les laissant souvent inoccupés à des fins spéculatives, devraient également être nationalisés. Leurs biens immobiliers seront ainsi à la disposition de l’Etat. Ces nationalisations ne doivent pas être des rachats mais des expropriations, sans indemnisation pour les gros actionnaires. Le bien public passe avant le profit capitaliste.

Le nombre de logements disponibles pour les étudiants est totalement insuffisant. En région parisienne, à peine 1 étudiant sur 100 a accès à une chambre universitaire. Là aussi, un programme de construction devrait être lancé pour répondre aux besoins. Par ailleurs, les maisons de retraite privées, où les conditions de vie sont souvent inacceptables, devraient faire partie d’un service public ayant pour vocation de fournir à toutes les personnes âgées qui en ont besoin un niveau de vie correct, dans le confort et la dignité.

La provision de logements est une chose, mais le prix que doivent payer les locataires en est une autre. Il faut imposer un gel immédiat de tous les loyers. Il faut également mettre en place des commissions composées des représentants des syndicats et des associations de défense des locataires, afin de valider le montant des loyers exigés par les propriétaires en fonction de la surface et de la qualité des logements proposés. Le droit des propriétaires de demander des justificatifs de revenus, le paiement de plusieurs mois de loyer à l’avance ou le versement de cautions excessives, qui constitue une forme de discrimination à l’encontre les familles et des particuliers à faibles revenus, devraient être supprimés. Les restrictions d’accès aux logements sociaux, qui écartent souvent les familles les plus pauvres, devraient également être supprimées.

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