Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) est une énième trouvaille du gouvernement « socialiste » pour faire des économies sur le dos des travailleurs et de leurs familles, en s’attaquant cette fois-ci à deux droits fondamentaux : le congé parental et les allocations familiales.

Au nom du principe d’égalité entre les sexes, le gouvernement propose de redistribuer le congé parental entre mère et père. Celui de la mère passerait de 3 ans à 18 mois maximum ; celui du père de 6 mois à 18 mois. N’est-ce pas formidablement « égalitaire » ? Non, car les durées ne pourront pas être cédées d’un parent à l’autre. Or aujourd’hui, les mères représentent 96 % des demandes de congé parental. Les pères renoncent au congé avant tout pour des motifs économiques – et souvent avec l’accord des mères –, puisqu’ils sont en général les mieux payés dans le couple. Les pères n’opteront pas plus qu’hier pour le congé parental, car cela pèserait trop lourdement dans le budget familial, en particulier dans un contexte de crise économique. Les prétentions « égalitaires » du gouvernement sont donc absolument hypocrites. Le fond de l’affaire, c’est que le congé parental ouvre un droit à des allocations pouvant atteindre 530 euros par mois. Avec la réforme, l’État économiserait environ 300 millions d’euros par an.

Le faux argument de l’égalité pour justifier l’austérité est utilisé aussi dans la réforme des allocations familiales. À partir du 1er juillet 2015, elles seront désormais calculées en fonction des revenus. Concrètement, les allocations seront divisées par deux pour les familles qui gagnent 6000 euros, et par quatre pour celles qui gagnent 8000 euros. Les critiques venant de la droite, au nom de la défense de la famille traditionnelle, ne doivent pas nous tromper. Cette contre-réforme est le cheval de Troie d’une remise en cause générale des allocations familiales, c’est-à-dire un droit fondamental des travailleurs issu des luttes du passé. Rien n’empêchera le gouvernement de baisser plus tard le seuil à 5000 euros, puis 4000, etc.

L’hypocrisie du gouvernement n’a pas de limites : Valls défend « une mesure de justice », tout en remettant en cause pour la première fois le caractère universel du droit aux allocations familiales. Les 800 millions économisés grâce à cette manœuvre ne seront pas redistribués aux familles de travailleurs en difficulté. Ils iront directement dans les poches des capitalistes en contribuant au financement de la dette ou du Pacte de responsabilité, le « cadeau » de 50 milliards au patronat.

Telle est la logique du capitalisme en crise : l’austérité pour les travailleurs et leurs familles, au service de la minorité de familles qui possède et dirige l’économie. Le dénoncer ne suffit pas. Il faut exproprier cette poignée de familles de parasites !

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