La manifestation contre les violences sexistes et sexuelles qui se tenait à Lyon samedi 26 novembre, a été attaquée par des fascistes armés de gazeuses et de matraques télescopiques. L’attaque a eu lieu après une provocation de militants du « collectif Némésis ». Ce groupe fasciste « féministe » prétend défendre les « femmes françaises » contre l’immigration, qu’il présente comme responsable des violences contre les femmes. Le caractère délibéré de l’attaque est évident : un petit nombre de leurs militantes s’est posté aux abords de la manifestation, en brandissant des pancartes aux slogans racistes (« Sauve tes filles, stop l’immigration » ou encore « violeurs étrangers dehors »). Lorsque des manifestants ont protesté, une trentaine de fascistes armés embusqués derrière les militantes de « Némésis » sont immédiatement passés à l’attaque. Les agresseurs fascistes se sont ensuite repliés tout en scandant des slogans racistes et en faisant des saluts nazis.

Cette attaque n’est que la dernière d’une trop longue série d’attaques menées par l’extrême-droite lyonnaise. Le 14 octobre, une attaque contre une manifestation de solidarité avec la Palestine a par exemple fait un blessé. Le mouvement ouvrier organisé est aussi directement visé : le 16 octobre, un piquet de grève des agents de nettoyage de Perrache a été attaqué, cette fois sans faire de blessés, heureusement. On pourrait multiplier les exemples de telles attaques.

A chaque fois, les agresseurs ont pu mener leur attaque et repartir sans être inquiétés par la police. Lors de l’attaque du 29 novembre, ils ont pourtant traversé plusieurs quartiers, en plein jour, armés de matraques et en scandant des slogans racistes. Ces attaques sont une nouvelle illustration de ce que nous avons déjà répété à de nombreuses reprises : il est absolument illusoire d’attendre de l’appareil d’Etat bourgeois qu’il lutte sérieusement contre les organisations fascistes.

Les organisations réformistes, mais aussi certains groupes « antifascistes » comme la « Jeune Garde » lancent des appels réguliers aux « pouvoirs publics » pour qu’ils « interviennent »... en vain. Même la Métropole et la Mairie de Lyon, pourtant toutes deux dirigées par des exécutifs de la NUPES, ont même refusé de faire fermer les locaux dans lesquels les fascistes s’entraînent au combat !

L’Etat bourgeois ne veut pas réprimer sérieusement les groupuscules fascistes. Cela s’explique simplement : d’une part, parce que les fascistes se recrutent principalement parmi les propres enfants de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie ; d’autre part, parce que – même si elle n’a, à ce stade, ni le besoin, ni la possibilité de mettre en place une dictature fasciste – la classe dirigeante sait qu’elle peut compter sur ces groupuscules comme force d’appoint contre la gauche et le mouvement ouvrier. Les fascistes sont bien conscients qu’ils n’ont pas grand-chose à craindre du côté de l’Etat et ils n’hésitent plus à revendiquer publiquement leurs agressions.

Les organisations de gauche et le mouvement syndical doivent cesser d’entretenir des illusions et ne compter que sur leurs propres forces. Aucune provocation fasciste ne doit rester sans réaction. Chaque attaque doit être suivie d’une manifestation d’ampleur, organisée par les partis de gauche mais aussi par les syndicats, qui ne peuvent pas se tenir à l’écart de cette lutte. Puisque la police ne protège pas les manifestations ou les locaux de gauche, c’est au mouvement ouvrier lui-même d’assurer sa propre défense, en mobilisant toutes ses forces vives. Et puisque la bourgeoisie ne veut ni détruire les groupes fascistes, ni fermer leurs locaux, c’est au mouvement ouvrier de s’en occuper. Il en a les forces.