Depuis la rentrée scolaire, je suis assistant d’éducation (AED) dans un collège de la banlieue montpelliéraine. Loin d’être un simple « surveillant », j’effectue de nombreuses missions très diverses – rarement pour le meilleur, souvent pour le pire.

Manque d’effectifs

Le collège dans lequel je travaille a été inauguré en septembre dernier. Il accueille 450 élèves et une équipe de personnels à effectif réduit. En tout, nous sommes cinq AED. C’est d’autant plus insuffisant que quatre AED n’ont jamais occupé ce poste. Pire : nous n’avons reçu aucune formation.

Les premiers jours relevaient de l’improvisation totale, que ce soit l’encadrement des élèves, la gestion des outils informatiques ou les règles de sécurité du collège. Le bâtiment est neuf, mais n’est pas adapté au nombre d’élèves. Les salles d’étude, les toilettes et la cantine sont constamment saturées. Nos missions d’encadrement se réduisent souvent à crier pour empêcher que la situation ne nous échappe totalement. C’est très fatigant, pour nous-mêmes et pour les collégiens.

La colère monte !

Pour travailler sereinement et aider les enfants en difficulté à ne pas décrocher, il nous faudrait davantage de personnel. Un « assistant d’éducation » devrait pouvoir organiser des ateliers en groupes restreints, afin d’occuper intelligemment les élèves entre les heures de cours et de construire des liens de confiance avec eux.

Nous avons envisagé de faire grève lors de l’appel interprofessionnel du 18 octobre dernier. Cependant, nous n’avons reçu aucune information de la part des syndicats, en amont. Et comme nous sommes précaires, il était délicat d’être quasiment les seuls à faire grève dans l’établissement, surtout sans réelles perspectives pour la suite du mouvement.

Ce jour-là, seuls six professeurs – sur quarante – étaient grévistes. Cependant, l’ensemble du personnel a signé une lettre à l’attention du rectorat pour lui signaler qu’on ne pouvait pas réaliser correctement nos missions et pour demander de nouveaux effectifs. Avec les collègues AED, nous savons que c’est peine perdue : le rectorat est soumis aux politiques d’austérité du gouvernement. Néanmoins, cette lettre révèle que la colère monte. Lorsqu’un mouvement de grève majoritaire sera sérieusement organisé dans notre collège et ailleurs, nous y participerons !