Le gouvernement veut procéder à une baisse drastique de la dépense publique d’ici 2017 : l’État, les collectivités et la Sécurité sociale seront frappés. 21 milliards d’euros de coupes sont programmés dès 2015, dont 7,7 milliards concerneront l’État et ses opérateurs. Sur ces 7,7 milliards, environ 1,4 milliard de coupes seront faites dans la masse salariale, 2,4 milliards dans les dépenses d’intervention, 1,9 milliard chez les opérateurs et 2,1 milliards dans le dur du fonctionnement des administrations.

Pour arriver à des coupes aussi profondes, le gouvernement frappe tous azimuts. Par exemple, le ministère des Finances va trouver 38 millions d’euros dans la dématérialisation des échanges et des paiements. 20 millions vont être économisés à la Banque de France. Sur le plan immobilier, les cessions de l’État devraient permettre de récupérer 521 millions. Et ainsi de suite.

Coupe dans les effectifs et stagnation salariale

Si le projet de loi de finances pour 2015 prévoit la suppression de quelque 1 200 emplois dans la fonction publique d’État, les effectifs réels pourraient diminuer d’environ 13 000 agents, si on tient compte des postes non pourvus.

Gelé depuis l’été 2010, le point d’indice – qui sert de base au calcul du traitement des agents publics – ne sera augmenté ni l’année prochaine, ni en 2016, ni en 2017. Or plus d’un million d’agents vit avec un salaire compris entre le SMIC et 10 % au-dessus du SMIC. Un agent d’exécution recruté aujourd’hui ne gagne que 15 euros de plus qu’un agent d’exécution recruté il y a 15 ans ! Un Bac +5 recruté aujourd’hui touche 10 % au-dessus du SMIC, contre 75 % au-dessus du SMIC il y a 25 ans.

Quatre syndicats de la fonction publique (FSU, CGT, Solidaires et FA-FP) font part de leur colère à François Hollande dans une lettre ouverte rendue publique le 23 octobre. Ils appellent à une mobilisation le 18 novembre devant l’Assemblée nationale.
Dans le même temps, les organisations syndicales de la Fonction Publique préparent depuis plus d’un an les élections professionnelles qui auront lieu le 4 décembre prochain et auxquelles participeront plus de 5 millions d’agents. Seules les organisations syndicales reconnues comme « représentatives », au terme de ces élections, participeront ensuite aux processus de « négociation » avec le gouvernement.

Simulacre de négociations

La question se pose : qu’y a-t-il à « négocier », au juste, avec un gouvernement dont l’objectif déclaré – conformément aux injonctions de Bruxelles – est de saigner à blanc la Fonction Publique ? Il est clair que ces prétendues « négociations » ne changeront rien à l’ampleur des attaques. En invitant les dirigeants syndicaux à discuter avec lui, le gouvernement cherche à organiser un simulacre de « dialogue social » dans le but de prévenir toute mobilisation massive des salariés. Des miettes seront peut-être cédées pour donner un semblant de réalité à la négociation. Les dirigeants syndicaux devraient dénoncer cette manœuvre et concentrer leurs efforts sur la mobilisation des agents contre l’ensemble du plan d’économie gouvernemental – et pour des investissements massifs dans la Fonction Publique, qui en a bien besoin après des années de rigueur.

Il faut passer à l’offensive. Pour « défendre, reconquérir et développer les services publics », comme le dit la CGT dans son tract pour le 4 décembre, il faudra un mouvement de grande ampleur, qui mobilise les travailleurs du public et du privé sur une plate-forme commune offensive. La journée du 18 novembre n’aura de sens que dans la perspective de construire un tel mouvement d’ampleur !

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