Le 12 octobre 2004, Mohammed Bedhouche, délégué syndical CGT de Carrefour le Merlan, à Marseille, a été emprisonné après avoir pris la défense d’un salarié injustement accusé de vol.

Le salarié que défendait Mohammed a été licencié et poursuivi en justice pour avoir acheté à prix réduit (fixé par le chef de rayon) un produit du magasin invendable, l’emballage étant détérioré.

Pour prendre sa défense, Mohammed a demandé au personnel des témoignages prouvant que tout le monde, en accord avec les directions successives, achetait depuis des années certains produits du magasin à prix réduits, comme l’a fait ce salarié. Il a également été voir le vigile qui a arrêté le salarié, pour comprendre ce qui s’est passé, et lui a simplement dit : « au tribunal, il faudra dire toute la vérité. » Mais le vigile a porté plainte contre le délégué syndical pour pression sur sa personne, et, le 11 octobre, Carrefour s’est porté partie civile.

Cinq mois et demi de prison avec sursis, 2000 euros d’amende et quinze jours de prison ferme,
avec prise d’effet immédiate

L’audience s’est déroulée le 12 octobre dans le cadre d’une comparution immédiate. L’avocat commis d’office a eu une demi-heure pour prendre connaissance de l’accusation. En application de lois liberticides (STIC), le syndicaliste a immédiatement été incarcéré. Il été condamné à 5 mois et demi de prison avec sursis, à 2000 euros d’amende et à 15 jours de prison ferme, avec prise d’effet immédiate sans possibilité d’appel suspensif.

Comme l’a déclaré la CGT, ce jugement remet en cause le droit d’un délégué syndical à défendre les salariés. Les travailleurs de Carrefour et leurs autres représentants syndicaux l’ont bien compris, et dès qu’ils ont appris la nouvelle, le jeudi 14 octobre, ils ont décidé de se mettre en grève. La grève a duré 15 jours et a impliqué 80 % du personnel. En même temps, de nombreuses voix se sont faites entendre, de toutes parts, pour protester contre cette scandaleuse injustice.

Les grévistes n’avaient pas d’autre revendication que le respect du personnel et le retrait de toute mesure de sanction à l’encontre de Mohammed Bedhouche. Il faut souligner le courage et l’esprit de responsabilité des salariés qui se sont mobilisés. Il s’agit, dans leur très grande majorité, de femmes qui ont un salaire inférieur ou à peine égal au SMIC et sont en permanence soumises à la pression de leur employeur.

La solidarité extraordinaire qui s’est manifestée autour de ce conflit ne s’est pas démentie. Jour et nuit, des syndiqués du département se sont relayés aux côtés des grévistes et ont apporté un appui logistique au piquet de grève.

Le 8 novembre a eu lieu l’audience d’appel, qui a mis en lumière la machination montée par la direction. Le verdict sera rendu le 4 janvier. D’ici là, Mohamed est payé, mais n’est pas à son poste de travail. Dans le département, la CGT organise la collecte pour les grévistes, et en attendant le 4, elle a prévu de multiplier les initiatives.

Nous vous invitons à manifester votre soutien auprès du syndicat CGT de Carrefour le Merlan en envoyant par vos messages de solidarité à l’UD CGT des Bouches du Rhône (Fax : 04 91 95 78 24 / e-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ). Vous pouvez également exprimer votre indignation à l’égard de la direction de Carrefour auprès de Monsieur Bartoli Yvan (Fax : 01 58 63 38 09).

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