Ce texte est un extrait de notre document : Une alternative marxiste à la crise du capitalisme.

Pendant que les banquiers et les industriels réalisaient de fabuleux profits, les salaires réels de la majorité stagnaient ou reculaient. Le gouffre entre riches et pauvres n’a jamais été aussi grand. Une toute petite minorité de la population baigne dans une richesse obscène, pendant que la part du revenu national qui revient aux travailleurs baisse constamment – et que la grande pauvreté se développe rapidement. L’ouragan Katrina, en 2005, a révélé au monde entier l’existence d’une sous-classe de citoyens qui, dans le pays le plus riche au monde, vit dans les conditions du Tiers-Monde.

Des millions de personnes, aux Etats-Unis, sont menacés de perdre leur emploi et leur maison. Au moment même où Bush faisait voter son plan de sauvetage de 700 milliards, on apprenait que le nombre de factures de gaz et d’électricité impayées atteignait un niveau record. Par exemple, les coupures d’électricité pour défaut de paiement ont augmenté de 22% dans l’Etat du Michigan et de 17% dans l’Etat de New-York. En Pennsylvanie, en Floride et en Californie, également, on rapporte d’importantes augmentations de ces coupures.

Les travailleurs américains produisent 30% de plus qu’il y a 10 ans. Mais les salaires n’ont pratiquement pas augmenté. Même dans le pays le plus riche au monde, d’énormes tensions sociales sont en train de s’accumuler. Cela prépare le terrain à une explosion de la lutte des classes. C’est vrai aux Etats-Unis comme ailleurs. A l’échelle mondiale, le dernier boom s’est accompagné d’un chômage élevé. Même au sommet du boom, les contre-réformes se multipliaient. La crise du capitalisme ne signifie pas seulement que la classe dirigeante ne peut pas accepter de nouvelles réformes. Elle signifie que les capitalistes ne peuvent même plus tolérer l’existence de réformes et de concessions que les travailleurs ont conquises, par leur lutte, au cours des dernières décennies.

Avancer l’idée d’une « unité nationale » pour combattre la crise, c’est tromper les travailleurs. Quels intérêts communs existe-t-il entre les millions de travailleurs ordinaires et leurs super-riches exploiteurs ? Les dirigeants des partis de gauche qui votent pour les « mesures de crise » – y compris les plans de sauvetage au profit des banquiers – trahissent les intérêts de ceux qui les ont élus. Les dirigeants syndicaux qui expliquent qu’en période de crise, « nous devons tous nous unir », et qui s’imaginent qu’il est possible d’obtenir des concessions en échange d’une modération salariale – ces dirigeants obtiendront le contraire de ce qu’ils annoncent. La faiblesse invite à l’agression ! A chaque pas en arrière des organisations syndicales, les capitalistes en demanderont trois de plus.

Pendant que le chômage repart à la hausse, le coût de la vie augmente, lui aussi. Le gaz, l’électricité, la nourriture – tout a augmenté, alors que les salaires sont gelés et que les profits des grandes entreprises explosent. Il y a peu, les économistes bourgeois se félicitaient d’avoir « dompté l’inflation ». Comme ces déclarations paraissent ridicules, désormais !

La seule réponse à l’inflation galopante est l’échelle mobile des salaires. Cela signifie que des accords collectifs doivent garantir une indexation automatique des salaires sur l’évolution des prix. Les banquiers et les capitalistes disent : nous ne pouvons augmenter les salaires car cela stimulerait l’inflation. Mais tout le monde sait que ce sont les salaires qui courent après l’augmentation des prix, et non l’inverse. La réponse, c’est l’échelle mobile des salaires. Cependant, même cela ne suffit pas. Les statistiques officielles sous-estiment volontairement le niveau réel de l’inflation. Par conséquent, ce doit être aux organisations syndicales de déterminer et de veiller sans cesse à l’évolution réelle de l’inflation. Ce calcul doit être basé sur les produits de première nécessité (y compris les loyers, l’essence, le gaz et l’électricité). Toutes les revendications salariales doivent se baser là-dessus.

Nos revendications :

1) Des salaires et des pensions décents pour tous !

2) Pour une échelle mobile des salaires, en les indexant sur l’évolution du coût de la vie.

3) Les syndicats, les coopératives et les associations de consommateurs doivent élaborer leur indice de l’inflation, les indices « officiels » ne reflétant pas la réalité de la situation.

4) Des comités de travailleurs, de femmes au foyer, de petits commerçants et de chômeurs doivent se constituer pour contrôler l’augmentation des prix.

5) Non à la taxation des pauvres ! Les riches doivent payer. Pour l’abolition de toute fiscalité indirecte (TVA, etc.). Pour l’augmentation de l’imposition des riches.

6) Pour une réduction drastique du prix du gaz, de l’essence et de l’électricité. Cela n’est possible que sur la base d’une nationalisation des entreprises du secteur énergétique, qui permettra un contrôle des prix à la consommation.

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