En fixant à 2022 la fermeture de la Centrale à charbon de Gardanne, près de Marseille, Macron a opposé l’environnement à l’emploi. Plus de mille emplois directs et indirects sont menacés. En réponse, les 174 salariés de la Centrale ont engagé la lutte pour le maintien du site.

A l’automne 2019, la CGT de l’entreprise a publié plusieurs pistes permettant « de pérenniser l’emploi et les capacités de production avec des procédés industriels énergétiques alliant lutte contre le réchauffement climatique et économie circulaire ». Parmi ces pistes : le développement de la production liée à la biomasse, la transformation du site en producteur de biogaz ou encore la création d’une plateforme de gestion de tri et de valorisation des déchets.

Mais la direction de la Centrale – contrôlée par le groupe actionnaire GazelEnergie – leur a opposé une fin de non-recevoir. En cause : la moindre rentabilité de ces projets.

Le 17 mars dernier, la direction du site a placé un certain nombre de salariés en chômage partiel. Or la Centrale de Gardanne est classée « Seveso » (produits chimiques et risques d’incendie). En conséquence, les salariés censés effectuer les missions de surveillance étaient en nombre insuffisant. Pourquoi une telle prise de risque, de la part de la direction ? Pour renflouer les caisses des actionnaires avec l’argent public du chômage partiel.

L’incident du 27 mai

Le 27 mai, un incident a eu lieu. En lui-même assez courant, cet incident nécessitait la mise à l’arrêt de toutes les installations. Avec les effectifs nécessaires et les bonnes décisions, ce type de problème est rapidement repéré, sur le terrain, et facilement résolu par les salariés.

Les yeux rivés sur ses profits, la direction a multiplié les ordres et décisions irresponsables, du point de vue de la sécurité. Heureusement, le rondier s’y est opposé, pour protéger les installations d’un possible incendie. Il a exercé son droit de retrait. Par la suite, la direction a opté pour une procédure d’exploitation qualifiée de « hasardeuse et incohérente » par les salariés.

Face à la gravité de la situation, les ouvriers ont appelé l’ingénieur d’astreinte, mais il ne s’est pas déplacé. Ils ont également contacté le directeur de site, mais il n’était pas capable d’apporter une solution viable.

Lors de cet incident, la CGT et les salariés de la Centrale ont pris le contrôle des opérations. Ce faisant, ils ont rappelé à tous qu’ils sont les mieux placés pour garantir la sécurité des salariés, des riverains – et la pérennité du site.