La loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) prévoit de porter à 2 SMIC le salaire des enseignants-chercheurs en début de carrière (contre environ 1,8 SMIC aujourd’hui). Mais dans le même temps, le gouvernement prévoit (sur 15 ans) de baisser de 1,2 SMIC les cotisations retraite des enseignants-chercheurs versées par l’Etat. Il reprendra donc bien plus de la main droite que ce qu’il a donné de la main gauche.

Précarisation et rentabilité

Pour le reste, la LPPR est une attaque en règle contre la recherche et les conditions de travail des chercheurs.

Le projet de loi instaure les chaires de « professeur junior », qui permettent aux universités de contourner les recrutements sur des postes statutaires pérennes – et de recruter en CDD de 5 à 7 ans. La titularisation serait donc décalée d’autant.

La LPPR introduit également des « CDI de mission scientifique », qui autorisent le recrutement par projet. La recherche aura donc ses CDI à durée… déterminée, sur le modèle des fameux « CDI de chantier ». Cette précarisation croissante du métier d’enseignant-chercheur nous mène tout droit vers la fin de la titularisation.

Le financement de la recherche n’est pas en reste. Selon la ministre, la recherche doit se faire dans la « coopétition », néologisme mêlant « compétition » et « coopération » (le « en même temps » macroniste a encore frappé). La LPPR renforcera l’évaluation des laboratoires et l’obligation de résultats quantitatifs, au détriment du qualitatif. Le financement sera indexé sur la productivité.

La recherche scientifique ne devrait pas être soumise à de telles injonctions. Elle a besoin de moyens, de temps et de liberté. Mais dans le capitalisme en crise, c’est impossible. La classe dirigeante ne veut financer que des recherches profitables.

Résistance !

La résistance s’organise. En janvier, 45 revues scientifiques étaient mobilisées contre la LPPR, dont plus d’une dizaine ont fait grève. Dans tout le pays, les travailleurs précaires des universités se mobilisent, sous différentes formes (grèves, collectifs) pour exiger des améliorations de leurs conditions de travail. A Toulouse, par exemple, les précaires de la fac de Jean Jaurès préparent une grève d’une semaine à partir du 2 mars.

La coordination nationale des facs et labos en lutte appelle les étudiants et tous les personnels de l’enseignement supérieur à une journée de mobilisation, le 5 mars, contre la LPPR – mais aussi contre la casse des retraites, la casse de l’Assurance chômage, Parcoursup et l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants extra-européens.

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