Un agent EDF, militant à SUD Energie, à Paris, nous a demandé de publier sur notre site l’article ci-dessous. A la fin de l’article, vous trouverez le lien vers une pétition contre la privatisation d’EDF.

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EDF/GDF : le bilan catastrophique de l’ouverture des marchés

On se souvient de l’argument de vente du gouvernement, lorsque la grande braderie d’EDF/GDF a commencé : la privatisation et l’ouverture des marchés du gaz et de l’électricité à la concurrence feront « baisser les prix » ! C’est un « bénéfice pour les abonnés » ! Mensonges !!! Tout le monde a pu voir récemment le prix du gaz flamber à tout va. Mais quels sont les chiffres de ces augmentations ?

Depuis l’ouverture à la concurrence, en 2000, la facture de gaz a augmenté de 66%, et les directions de GDF, ainsi que les gouvernements, prévoient une augmentation de 16% pour 2006. Pour l’électricité, le tarif dérégulé, c’est-à-dire tarif n’étant plus régulé par l’entreprise publique, a augmenté de 75,6% depuis 2001, dont 48% entre avril 2005 et avril 2006 ! Voilà le réel bilan « économique » de l’ouverture du marché... A qui profite cette privatisation ? Comme la fédération SUD Energie l’avait annoncée, cette privatisation ne profite qu’aux actionnaires, et non aux abonnés !

Pour le moment (jusqu’en juillet 2007), seuls les professionnels sont « éligibles », c’est-à-dire qu’ils peuvent, s’ils le souhaitent, passer dans le système concurrentiel. Jusqu’à aujourd’hui, moins de 5% des « clients éligibles » ont décidé de passer à la concurrence, et ils le regrettent ! Pourquoi ? Parce que le tarif régulé (tarif appliqué pour les abonnés-clients restés à EDF/GDF) sont de 66% inférieurs aux prix du marché concurrentiel ! Après l’ouverture définitive aux particuliers, en 2007, ces tarifs régulés risquent de disparaître pour tous (professionnels et particuliers), afin de « favoriser la concurrence », ce qui entraînera une augmentation des prix immédiate et très importante, ainsi que la disparition de tout contrôle de l’Etat sur les prix.Retour ligne automatique
Les « gros clients », eux, négocient des tarifs préférentiels, alors que les petites entreprises se saignent au nom de la concurrence !

Parallèlement à l’augmentation des prix, c’est tout le service public de l’énergie qui ne cesse de se dégrader : les agences EDF/GDF de proximités, situées dans les quartiers ou les villes, ferment les unes après les autres ; les délais pour un rendez-vous ou un dépannage ne cessent de s’allonger ; les familles démunies sont toujours coupées quand elles ne peuvent plus payer, etc... Le service public est progressivement remplacé par un service minimum (et donc de moindre coût pour l’entreprise), complété par un service payant (permettant d’accroître les profits de l’entreprise) !

Pour preuve, entre 2004 et 2005, le bénéfice net d’EDF a augmenté de 100% (3,24Md€), et le bénéfice net de GDF a augmenté de 29% (1,74Md€). 50% de ces bénéfices sont distribués aux actionnaires, au lieu d’être réinvestis pour l’amélioration du service public. Le reste des bénéfices est investi dans des prises de participations à l’étranger, et donc inutiles pour le service public !Retour ligne automatique
Pour accroître ces bénéfices, les directions vont supprimer 6000 postes dans les 2 prochaines années. Le recours à la sous-traitance (à moindre coût) se développe, y compris dans les secteurs sensibles pour la sûreté. Dans le même temps, les rémunérations des dirigeants explosent : prime de 40% pour le PDG de GDF ; hausses de salaires de 43% et 66% pour les 2 directeurs de GDF !

Mais malheureusement, ce n’est pas tout ! La sécurité des réseaux et des installations est en danger. Cette course à la rentabilité remet gravement en cause le maintien d’une main d’œuvre qualifiée (dans l’entretient des centrales, par exemple !), les budgets de recherche et de développement (notamment dans les énergies renouvelables) ainsi que le respect d’une culture de qualité (dans le service public et dans les normes). Elle aura donc des conséquences importantes sur la sécurité des installations.

Malgré ce bilan négatif, le gouvernement s’engage dans l’ouverture totale du marché, dans la privatisation de GDF avec le projet de fusion GDF/SUEZ (dont les discussions parlementaires commenceront le 7 septembre) et dans la privatisation d’EDF.

Dans un contexte de crise énergétique majeure, l’Etat abandonne au marché tout contrôle de la politique énergétique. Le secteur pétrolier devrait pourtant être un exemple à ne pas suivre !Retour ligne automatique
Il n’est pas trop tard ! Ensemble, nous pouvons exiger l’arrêt immédiat du processus de privatisation et de l’ouverture du marché à la concurrence.

Signez la pétition contre l’ouverture du marché à la concurrence, contre la privatisation de GDF et de EDF, pour le maintient des tarifs régulés et pour l’arrêt de toutes fermetures d’agences : http://sudenergieedf.free.fr/petition

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