L’article de Sylvain Roch, ci-dessous, a été publié dans le n°55 de La Riposte.Aujourd’hui, 26 janvier, la CGT organise un rassemblement devant la préfecture de Moulins, à 13h, et puis autre à 14h devant le tribunal.

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Le 23 novembre dernier, à Moulins, nous étions environ 300 à manifester contre la casse des retraites. Les manifestants, dont une majorité de CGTistes, en ont profité pour rencontrer un maximum de salariés. Un repas devant la préfecture avait été organisé, suivi d’une distribution de tracts. Le tout se déroulait dans une ambiance festive et combative.

Vers 17 h 30, les syndicats présents ont pris la parole, puis nous avons préparé l’immolation expiatoire de deux pantins grimés en Sarkozy et Parisot – ce qui est une activité tout à fait respectable. Les policiers présents, renforcés en nombre, nous ont demandé de nous éloigner un peu de la préfecture. Soit. Nous avons donc reculé nos marionnettes d’une dizaine de mètres. Mais cela ne leur a pas suffi. Très vite, six policiers lourdement harnachés se sont avancés vers le bûcher. Songeant qu’ils voulaient sans doute s’emparer de nos deux pantins, une dizaine de manifestants les ont protégés. Les policiers – munis de casques et de boucliers – nous ont alors aspergés de gaz lacrymogène, sans s’inquiéter des enfants présents sur ce rassemblement.

Une fois les pantins mis « en sécurité » dans les bâtiments de la Préfecture, nous avons repris nos esprits. Nous étions stupéfaits de ce qui venait de se passer. La scène avait été filmée par une « spectatrice » qui nous semblait un peu suspecte. Lorsque nous l’avons interpellée, elle courut se réfugier dans la Préfecture.

Après plus de deux mois de lutte, le Préfet avait décidé de « siffler la fin de la récréation ». Deux jours plus tard, deux de nos camarades, Jacky Belin et Jérôme Gallois, étaient convoqués au commissariat, sans plus d’explications. Sur place, ils ont été immédiatement placés en garde à vue. Ils ont eu confirmation du fait que la femme qui nous filmait, sur la manifestation, était en réalité un agent de la préfecture. Elle a porté plainte contre eux pour de prétendues « insultes ».

Nos deux camarades ont alors subi une mise à nu, une fouille, un dépeçage de leurs effets personnels, etc. Ils n’ont été relâchés qu’au bout de 8 heures, après d’humiliantes brimades de certains policiers. Ils passeront devant le tribunal en janvier.

Ces deux syndicalistes n’ont pas été choisis au hasard : ils ont joué un rôle de premier plan lors du mouvement contre la réforme des retraites, à Moulins. Ils étaient notamment à l’initiative d’Assemblées Générales dans plusieurs entreprises. Le Préfet de l’Allier est connu pour afficher son soutien au gouvernement. C’est un spécialiste de l’usage abusif des forces de l’ordre, des évacuations de piquets de grève sans décision judiciaire, des réquisitions injustifiées, etc.

Les épreuves qui attendent nos deux camarades, victimes de répression syndicale, n’affaibliront pas notre volonté. Nous les soutiendrons ! Courage, Jacky et Jérôme, nous sommes avec vous. En vous attaquant, ils s’attaquent à tous les syndicalistes. Envoyez vos messages de soutien à : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

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