Le recul de la direction sur la vente des sites, à mettre en partie sur le compte des mobilisations, n’est que temporaire, comme le montre la filialisation des sites mis en vente au sein du groupe EADS. Au contraire, la direction veut accélerer son entreprise de casse sociale, en France comme en Allemagne. En témoigne la vente du site de Laupheim à Diehl-Thales.

Latécoère et Airbus-France trahis ? Aujourd’hui, dans une tentative de détourner l’attention des salariés du plan Power 8, une grande campagne médiatique tente d’attiser les sentiments nationalistes entre la France et l’Allemagne. En effet, dans une note de la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie) de Toulouse remise à la ministre de l’économie Christine Lagarde le 26 mai, les Allemands sont accusés d’avoir « spolié » et « manipulé » Airbus-France et Latécoère, et d’avoir fait échouer le rachat des sites par Latécoère.

Le PDG de Latécoère menace désormais de supprimer des emplois, voire de déposer le bilan, alors qu’il y a énormément de boulot. Mais nous savons que ce n’est qu’un prétexte pour exiger encore plus de sacrifices de la part des salariés. La CGT reste opposée à la vente des sites d’Airbus, car ce projet aboutissait finalement à des délocalisations : comme la création de l’usine en Tunisie par Latécoère.

Non aux relents nationalistes ! Certains responsables politiques et dirigeants d’Airbus s’indignent maintenant de la place de plus en plus importante qu’occupent les Allemands aux commandes d’Airbus. Cependant, ils ne devraient pas être surpris, puisqu’ils ont eux-même participé à la nouvelle organisation pour le partage des activités et des responsabilités au sein d’Airbus.

Aujourd’hui, on se retrouve avec une tentative de rallier les salariés à la cause nationale du patronat français et de ses capitaines d’industrie. Ces managers se sont consacrés uniquement à vouloir vendre les sites d’Airbus, au lieu de résoudre les problèmes de l’entreprise. Ils sont dans l’incapacité de résoudre les retards de l’A380. Ils sont dans l’incapacité d’éviter les retards du A400M. Ils sont dans l’incapacité de lancer l’A350 dans les délais.

La présence massive de plus de 2000 travailleurs allemands (dont de nombreux intérimaires), qui tentent de faire du « rattrapage » depuis 2 ans, est le résultat d’une mauvaise organisation du travail pour faire face aux retards de l’A380. Salariés français et allemands sont dans le même avion.

Pendant que certains prétendent que c’est la faute des Allemands, dans le but d’opposer les salariés, ils tentent de nous faire oublier que c’est la faute du plan POWER 8.

Unité des salariés contre Power 8 ! En 2007, la direction avait tout fait pour casser l’unité syndicale européenne par le biais du nationalisme. Nous avions tout de même réussi à faire des manifestations coordonnées, et les salariés allemands avaient défilé à Toulouse sous le drapeau d’IG-Metall. Cette unité potentielle provoquait la panique chez nos dirigeants. Mais c’est en jouant la carte du nationalisme, dont la promotion a été faite par certains dirigeants syndicaux français, que l’intersyndicale européenne a été cassée. Nous devons rejeter fermement toute tentative, d’où qu’elle vienne, de dresser les salariés d’un pays contre ceux d’un autre. La division des travailleurs ne peut profiter qu’aux partisans du plan Power 8.

La faute n’est pas d’être allemand ou français, mais de laisser agir les intérêts égoïstes des actionnaires, quelle que soit leur nationalité.

Le plan Power 8 doit être abandonné pour tous les pays !

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Ci-dessous, le même texte en allemand.

Nein zum Gift des Nationalismus ! Nein zu Power 8 !

Der Rückzieher der Geschäftsleitung betreffs des Werksverkaufs, der zum Teil ein Erfolg unserer Mobilisierung ist, wird nicht von Dauer sein - die « Filialisierung » der zum Verkauf gestellten Werke innerhalb von EADS ist der erste Schritt. Im Gegenteil, die Geschäftsleitung will ihr soziales Zerstörungswerk fortsetzen, wie der Verkauf des Werks Laupheim an Diehl-Thales zeigt.

Wurden Latécoère und Airbus-France « verraten » ? Zur Zeit kann man beobachten, wie eine große Medienkampagne mit dem Ziel, die Aufmerksamkeit der Arbeitnehmer von Power 8 abzulenken, versucht, nationalistische Ressentiments zwischen Deutschland und Frankreich zu schüren. In einem Schreiben der Toulouser Industrie- und Handelskammer CCI, das der Wirtschaftsministerin Christine Lagarde am 26. Mai überreicht wurde, werden die Deutschen beschuldigt, Airbus France und Latécoère « betrogen » und « manipuliert » zu haben, und für das Scheitern der Verkaufsverhandlungen mit Latécoère verantwortlich zu sein.

Der Geschäftsführer von Latécoère droht jetzt mit Entlassungen oder sogar mit Konkurs, obwohl es jede Menge Arbeit gibt. Aber wir wissen, dass dies nur ein Vorwand ist, um von den Arbeitnehmern noch mehr Opfer zu fordern. Die CGT wird sich dem Verkauf von Airbus-Werken weiterhin widersetzen, denn dieses Vorhaben würde im Endeffekt zu Standortverlagerungen führen, wie z.B. der Aufbau eines Werks von Latécoère in Tunesien.

Nein zum Wiederaufflammen des Nationalismus ! Manche hohen Politiker und Airbus-Manager beklagen sich plötzlich über das immer größere Gewicht, das die Deutschen in den führenden Positionen bei Airbus innehaben. Aber dies dürfte sie eigentlich nicht überraschen - schließlich waren sie selber an der Neuorganisation und der Umverteilung der Aktivitäten und Verantwortlichkeiten innerhalb von Airbus beteiligt !

Jetzt wird versucht, die Arbeitnehmer dazu zu bewegen, sich den nationalen Beweggründen des französischen Unternehmertums und seiner Industriekapitäne anzuschließen. Diese Manager haben ihre Energie einzig und allein in den geplanten Verkauf von Airbus-Werken gesetzt, statt sich darum zu kümmern, die Probleme der Firma zu lösen. Sie sind unfähig, die Verspätungen bei der A380 aufzuholen. Sie sind unfähig, Verzögerungen bei der A400M zu vermeiden. Sie sind unfähig, die A350 termingerecht zu lancieren.

Der massive Einsatz von mehr als 2000 deutschen Arbeitnehmern (hiervon eine große Anzahl Leiharbeitskräfte), die seit 2 Jahren versuchen, « Restarbeiten » durchzuführen, ist auf eine schlechte Arbeitsorganisation zurückzuführen, mit der verzweifelt versucht wird, die Verzögerungen bei der A380 aufzuholen. Französische und deutsche Arbeitnehmer sitzen im selben Boot (bzw. Flugzeug) !

Während manche vorgeben, dies sei allein „die Schuld der Deutschen“, mit dem Ziel, die Arbeitnehmer gegeneinander aufzuwiegeln, versuchen sie, davon abzulenken, dass dies in Wirklichkeit die Schuld von POWER 8 ist !

Gemeinsam gegen Power 8 ! 2007 hatte die Geschäftsleitung alles unternommen, um die innereuropäische Zusammenarbeit der Gewerkschaften durch Ausspielen der nationalistischen Karte kaputtzumachen. Trotzdem ist es uns gelungen, gemeinsame Kundgebungen durchzuführen, deutsche Arbeitnehmer haben unter der Fahne der IG Metall in Toulouse demonstriert. Diese Möglichkeit einer einheitlichen Gewerkschaftsfront hat zu großer Panik bei unserem Management geführt ! Aber durch Unterstreichen von nationalistischen Argumenten, stark hervorgehoben durch manche der französischen Gewerkschaftsführer, wurde der Bund der europäischen Gewerkschaften zerstört. Wir müssen uns jedem Versuch, gleich aus welcher Richtung, die Arbeitnehmer eines Landes gegen die eines anderen Landes aufzuwiegeln, energisch widersetzen. Von der Spaltung der Arbeitnehmer profitieren einzig und allein die Befürworter von Power 8 !

Schuld ist nicht die Tatsache, dass wir Deutsche oder Franzosen sind, sondern, dass nur die egoistischen Interessen der Shareholder, gleich welcher Nationalität, Gewicht haben.

Wir fordern alle Länder auf, Power 8 fallen zu lassen !

Toulouse, le 5 juin 2008.

Tu es communiste ? Rejoins-nous !