Le régiment de sécurité présidentiel (RSP) du Burkina Faso a réalisé un coup d’Etat dans la nuit du 16 au 17 septembre, dans la capitale Ouagadougou.

Reuters et Al Jazeera rapportent qu’hier après-midi, des soldats appartenant au RSP ont fait irruption dans une réunion du conseil des ministres et ont séquestré le président de transition, Michel Kafando, ainsi que son premier ministre Isaac Zida. Les faits ont ensuite été confirmés par le président du Parlement par intérim, Cheriff Sy. D’autres membres du gouvernement ont été pris en otages : le ministre des Travaux Publics, le ministre du Travail et le ministre de la Sécurité Sociale. Plus tard, les soldats du RSP ont tiré à plusieurs reprises sur la population qui avait commencé à protester devant le palais présidentiel.

Le coup d’Etat a été confirmé ce matin, jeudi 17 septembre, par un porte-parole du RSP à la radio et à la télévision.

Un article publié la semaine dernière sur le site de la TMI (et bientôt en français) explique bien le processus ayant abouti au coup d’Etat. Les putschistes reprochent au Premier ministre, Isaac Zida, d’avoir écarté les éléments les plus réactionnaires des « loyalistes » de la période Compaoré, alors que des élections étaient prévues pour le 11 octobre prochain. Zida avait pris cette décision dans le but d’éviter une nouvelle révolte massive, un an après l’explosion révolutionnaire qui avait précisément renversé cette fraction du régime [1].

Les protestations à Ouagadougou après le coup d’EtatLe porte-parole du RSP a déclaré : « Nous avons mis en place un ''Conseil national de la démocratie'', dont la tâche est d’organiser des élections démocratiques inclusives ». Mais pour les masses, ce coup d’Etat est une provocation flagrante. Le « Balai citoyen », le mouvement qui avait organisé la révolte en octobre dernier, appelle à des mobilisations de masse. En outre, la Confédération nationale des travailleurs, le plus grand syndicat du pays, a convoqué une grève générale. Les heures et les jours prochains seront déterminants. Déjà parviennent les nouvelles d’affrontements sur la « Place de la Révolution ».

La clé de la situation réside dans la mobilisation des travailleurs et de la jeunesse révolutionnaires.

Vive la révolution burkinabé ! 


[1] voir notre article de l’époque : Le réveil révolutionnaire du Burkina Faso

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