En septembre dernier, la maire UDI d’Aubervilliers, Karine Franclet, a annoncé son intention d’expulser les syndicats du bâtiment occupé par la Bourse du travail. En plein conseil municipal,
lors d’une discussion sur la domiciliation d’une association, l’édile a signalé que « 400 m² » allaient « se libérer ». L’information est d’abord accueillie par un bref silence interrogatif : « 400 m² » ? Puis, très vite, un élu du PCF fait le lien : la mairie veut expulser les syndicats de la Bourse du travail ! Karine Franclet confirme.

En guise de « solution », la maire de cette ville de 83 000 habitants suggère aux syndicats de réserver des salles municipales pour organiser leurs permanences. Ainsi serait garantie « l’équité » entre associations, ose affirmer Karine Franclet. En réalité, il s’agit évidemment d’une attaque délibérée contre les syndicats. La Bourse du travail est un lieu précieux qui doit être défendu, a fortiori dans l’une des villes les plus pauvres de France. Elle permet à la fois de conseiller les travailleurs qui en ont besoin et d’organiser le mouvement ouvrier local.

Ces derniers mois, les syndicats de la ville ont organisé une campagne d’affichage et cinq manifestations pour protester contre ce projet d’expulsion. En janvier, ils ont mis en place une « veille permanente » des lieux. L’expulsion était prévue pour le 12 janvier, mais à l’heure où nous écrivons ces lignes personne n’est venu déloger les syndicats. « Pour l’instant », menace Didier Vallet, le chef de cabinet de Karine Franclet. Il exclut de revenir sur la décision de la mairie – et, au passage, nie toute « position dogmatique » de l’équipe municipale. Après tout, explique-t-il, Aubervilliers n’est « pas la seule ville » (de droite) à déloger sa Bourse du travail.

Effectivement : en 2014, le maire (de droite) du Blanc-Mesnil a lui aussi expulsé les syndicats de leurs locaux. A Arles, le maire (de droite) veut transformer la Bourse du travail en office de tourisme. Nous laissons au lecteur le soin de décider du caractère « dogmatique » ou non des décisions de ces maires (de droite). Mais leur caractère de classe, lui, ne fait aucun doute !

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